Après avoir conquis l’Afrique francophone et l’outre-mer, le Maroc s’impose sur le marché du doublage en France avec une croissance à deux chiffres des ventes rapportée par les studios interrogés. Novelas TV, une filiale de Canal+, diffuse depuis quelques jours la première saison en français du Parfum du mensonge, fait savoir Le Monde dans un article qu’il a consacré à l’émergence de l’industrie du doublage francophone au Maroc. Le journal français souligne l’intérêt croissant pour les séries sud-coréennes dans les studios de doublage de Casablanca. La diffusion de la première saison de La Promesa, une telenovela coproduite par StudioCanal, devrait être effective en France en septembre 2024. C’est le premier feuilleton télévisé de l’année 2023 en Espagne.
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Le succès du Maroc dans le doublage en français est le fruit d’un travail de longue haleine. Eric Cuvelier, un coach retraité de 68 ans arrivé à Casablanca à la fin des années 1980, figure parmi ceux qui ont contribué à ce succès. Après sa reconversion dans le secteur il y a 15 ans, il est à l’origine de l’émergence du premier studio de doublage au Maroc. « Son expérience de doublage inclut des acteurs tels que Gabriel Byrne et Michael Clarke Duncan, et il s’est récemment lancé dans le doublage pour Canal+ Kids », fait encore savoir le quotidien français. Un autre acteur majeur : Maxime Montoya de Hiventy, directeur général en Afrique du Nord de la société Hiventy.
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Sa société lancée à Casablanca il y a deux ans est passé de un à huit studios. Son nombre de doubleurs s’élève aujourd’hui à plus d’une centaine dont quelques dizaines de voix confirmées. Selon Maxime Montoya, le Maroc doit également son succès aux coûts de doublage. Le royaume bénéficie d’un avantage compétitif majeur en termes de coûts de doublage, avec des tarifs jusqu’à « trois fois moins cher qu’en France ». Malgré son succès, des défis s’imposent au royaume : création d’écoles de doublage et mise en place de tarifs réglementés, les doubleurs au Maroc ne bénéficiant pas des mêmes conditions avantageuses que ceux exerçant en France. Des critiques sont parfois portées contre la qualité des doublages en raison du manque d’infrastructures et de coaching vocal adéquat.