Le Maroc, 9e pays le plus cher d’Afrique

24 décembre 2007 - 23h55 - Maroc - Ecrit par : L.A

En examinant les indices de niveau de prix dans plusieurs pays africains, il était clair de constater que le Maroc devrait réfléchir un peu plus à ce que lui recommande le FMI s’il veut assurer un niveau de vie plus heureux à ses citoyens.

S’il est intimidé par l’accumulation annuelle d’une mauvaise récolte agricole, la masse monétaire en circulation pourrait être au moins un peu plus limitée en resserrant les robinets crédits. La demande intérieure pourrait être sainement soutenue par des salaires plus élevés que par des facilités d’endettement des ménages, a constamment recommandé le FMI.

Dans quels États africains le coût de la vie est-il le moins élevé ? Un indice sur les niveaux des prix en Afrique (48 pays) affichant une valeur de 1,18 sur un taux de référence de base de « 1 » a référé au Maroc le rang de 9ème pays du continent où la vie est des plus chères. Le pays le plus cher se trouve être le Zimbabwe avec un indice de 2,32 et le moins cher l’Égypte avec un indice de 0,58.

Ce n’est pas le FMI qui le dit, mais des chiffres qui ressortent d’une étude relevant d’une série d’enquêtes et d’études que le premier statisticien au Maroc, le Haut Commissariat au Plan (HCP), a réalisé sur les quatre dernières années. Des recherches qui ont porté sur les prix des biens et services de consommation, de l’enseignement, des services de santé, des médicaments, du logement, des biens d’équipement et de la construction, et à la décomposition du PIB en postes de dépenses élémentaires. Ce n’est pas nouveau, mais le hic cette fois est que l’étude a été accomplie sur la base de la parité du pouvoir d’achat (PPA) pour permettre la comparaison, très exacte, avec d’autres pays. Un programme similaire a été de plus réalisé dans le cadre d’un partenariat avec la Banque mondiale et la Banque africaine pour le développement dans 48 pays africains sur 53, explique le HCP.

Cette même étude a révélé que la dépense nominale par habitant au Maroc, exprimée usuellement et universellement en dollar américain, est de 1.952 dollars, classant ainsi le Marocain comme le 10ème dépensier de l’Afrique (sur 48 pays). Le plus haut niveau revient à la Guinée équatoriale avec 6.538 dollars et le plus faible au Burundi avec 120 dollars. L’étude du HCP a révélé encore que sur 48 pays, 34 réalisent une dépense nominale par habitant inférieure à 1.000 dollars et 6 autres des dépenses nominales supérieures à 3.000 dollars. S’agissant de la dépense réelle par habitant, le Maroc conserve son dixième rang avec 1.651 dollars. Le premier rang revient au Botswana avec 5.434 dollars et le dernier à la République démocratique du Congo avec 119 dollars. Parmi les 48 pays concernés, 5 dépassent le seuil des 3.000 dollars et 32 sont en deçà des 1.000 dollars.

Par rapport à un autre indicateur du niveau de vie marocain, le PIB réel, soit celui calculé en termes de dépenses contrairement au PIB nominal qui est lui produit en termes de revenus et de dépenses, le Maroc occupe le 4ème rang en Afrique selon l’étude du HCP. Le classement selon le produit intérieur brut réel des 48 pays africains qui ont participé à ce programme confère au Maroc, à croire l’étude du HCP, le 4ème rang avec pratiquement 6% du total des dépenses en Afrique.

Le Royaume est dépassé par l’Afrique du Sud (20,6%), la République arabe d’Égypte (20,3%) et le Nigeria (13,3%). 37 pays africains sur 48 ne contribuent que par moins de 1% chacun au total des dépenses en Afrique et les dépenses de six pays se situent entre 2% et 4,3% parmi lesquels le Soudan (4,27%) et la Tunisie (3,15%). Au Maroc, le PIB réel devrait plus que doubler en 2008. Ce n’est pas le constat du HCP, mais c’est une prévision faite par le Fonds monétaire international (FMI), selon laquelle le PIB réel devrait passer de 2,5% en 2007 à 5,9% en 2008.

Parité du pouvoir d’achat

Quand on veut comparer devise, taux d’intérêt, ou prix de vente ou d’achat d’un produit dans deux pays, il n’est qu’approximatif et des fois complètement décalé, le résultat obtenu par la méthode normale de comparaison, en ramenant le prix dans le premier pays et le prix dans le deuxième à une même devise ou unité de comparaison (dollar par exemple).

Le niveau général des prix étant dépendant du niveau des revenus et des salaires, ou soi-disant du pouvoir d’achat De ce fait, et pour toute comparaison internationale de niveau de vie, réelle et juste, il est fait appel à la fameuse PPA, ou parité de pourvoir d’achat, pour définir d’abord un principal élément qui est le taux de change. De la façon, la PPA permettra de mesurer combien une devise permet d’acheter de biens et services dans chacune des zones que l’on compare. Les biens et services utilisés dans la comparaison forment un « panier » normalisé, dont le contenu est universellement défini mais régulièrement revu.

De plus qu’il est à noter que les écarts entre les taux de change réels et les taux de change PPA peuvent être très significatifs. La monnaie couramment utilisée comme référence est le dollar américain, dont la valeur est prise à une année donnée.

Le Matin - Imane Berradi

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Sujets associés : Classement - Prix - Haut Commissariat au Plan (HCP) - Enquête

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