Maroc : faut-il abattre les chiens errants ?

1er août 2024 - 07h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Les associations de protection des animaux dénoncent l’abattage des chiens errants, estimant que la lutte contre ces animaux qui sèment la terreur dans plusieurs villes du Maroc ne saurait se mener avec violence.

« Certaines communes continuent d’utiliser la violence contre les chiens, cherchant à les éloigner définitivement des zones urbaines, au lieu de les traiter avec douceur conformément à la loi », dénoncent ces associations qui invitent au respect de la convention-cadre signée en 2019 entre le ministère de l’Intérieur, le ministère de la Santé, l’Ordre des vétérinaires et l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) visant à prévenir la prolifération des chiens et chats errants, ainsi que certaines maladies transmissibles par ces animaux, dont la rage.

L’organisation internationale de protection des chiens « Soi Dog » a récemment lancé une pétition en ligne pour protéger les chiens errant sur les plages et dans les rues du royaume, appelant les autorités locales à « mettre fin à l’abattage » de ces animaux. « Le Maroc est l’une des destinations les plus attractives au monde, mais il y a des individus qui tirent sur les chiens, une pratique condamnée dans la plupart des autres pays du monde, car elle cause des blessures graves entraînant inévitablement beaucoup de douleur, de souffrance et la mort » a-t-il confié à Hespress.

À lire : Tanger : tollé après l’abattage de chiens errants

Salima Kadaoui, fondatrice du projet « Hayat » pour la protection des animaux, expliquera pour sa part que la stérilisation et la castration des chiens restent des solutions « préférables à l’élimination de ces créatures que nous devons protéger ». De son côté, Ahmed Tazi, président de l’association « Adan », a indiqué que « la mise à mort des chiens ne correspond ni aux enseignements de notre religion islamique, ni aux traditions de notre société marocaine, car nous devons préférer la bienveillance à la violence ». Tazi s’est ensuite interrogé sur l’efficacité de ces mesures « violentes », constatant que « nous n’avons ni éradiqué la rage, ni réussi à éloigner les chiens des rues ».

Selon lui, « la solution idéale est la mise en œuvre effective de la convention-cadre signée en 2019. Il n’y a pas d’autre moyen de mettre fin à la rage, et nous ne pouvons accepter que certaines personnes continuent de tuer ces animaux avec lesquels nous avons cohabité même dans les villes pendant de nombreuses années ». Il a par ailleurs remercié les « conseils municipaux qui respectent la convention-cadre de 2019 et n’ont pas recours à des moyens violents contre les chiens ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Santé - Environnement - Animal

Aller plus loin

Une Britannique dépense 3 000 £ pour sauver un chien marocain blessé

Une retraitée de 65 ans, Sue Fisher, a dépensé la coquette somme de 3 000 £ pour rapatrier un chien errant blessé, trouvé lors de vacances au Maroc en novembre 2023. Tombée sous...

Tanger : tollé après l’abattage de chiens errants

Le « Mouvement des Jeunes Verts » appelle les autorités locales de Tanger à mettre fin à l’abattage des chiens errants dans la ville et à prendre les mesures nécessaires pour...

Des chiens errants massacrés au Maroc au nom du football ?

Network for animals (NFA), une organisation de protection des animaux, alerte sur le massacre des chiens errants au Maroc au nom de la co-organisation de la coupe du monde 2030...

Les chiens errants, cauchemar des Marocains

Les chiens errants continuent de perturber la quiétude des habitants de plusieurs villes du Maroc. Ces animaux, pour la plupart non vaccinés, constituent un danger pour les...

Ces articles devraient vous intéresser :

Le miel marocain est en péril

Les apiculteurs marocains sont inquiets. Depuis des années, des colonies d’abeilles sont décimées en raison de la sécheresse et des aléas climatiques, ce qui affecte durement la production du miel.

Maroc : un lac en péril

Le problème de l’assèchement du lac Tamda dans la province d’Azilal préoccupe le député Saïd Atghlast qui a adressé une question écrite à la ministre du Tourisme, de l’artisanat, de l’économie sociale et solidaire à ce sujet.

Le Maroc teste un système de santé intelligent

Le Maroc prévoit d’installer un « système de santé intelligent » dans les centres de santé des régions de Rabat-Salé-Kénitra (16), Fès-Meknès (15), Beni Mellal-Khénifra (11) et Draâ-Tafilalet (11). Cette première phase du projet devrait nécessiter un...

Achraf Hakimi a consulté un psychologue

Le latéral droit marocain du Paris Saint-Germain, Achraf Hakimi, a confié avoir bénéficié d’une assistance psychologique il y a trois ans parce qu’il passait par des moments difficiles sur le plan personnel.

Le FMI va accorder un important prêt au Maroc

Le Fonds monétaire international (FMI) s’apprête à débloquer, à partir du nouveau fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité, un énorme prêt au Maroc, afin de renforcer la résistance du pays aux catastrophes liées au climat.

Un mystérieux cratère apparaît au Maroc après le séisme

Après le puissant et dévastateur tremblement de terre du 8 septembre qui a secoué le Maroc, une fosse géante s’est formée dans une zone rurale. Le séisme a-t-il favorisé sa formation ?

Un phénomène météorologique rare touche le Sahara marocain

La Direction générale de la météorologie (DGM) s’explique sur un phénomène naturel rarissime qui touche les régions désertiques et sahariennes du Maroc.

Déchets de l’Aïd al-Adha : un casse-tête pour les villes marocaines

Au Maroc, la gestion des déchets pendant la période de la célébration de l’Aïd al-adha reste l’un des défis que peinent à relever chaque année les autorités locales.

Ramadan et diabète : un mois sacré sous haute surveillance médicale

Le jeûne du Ramadan, pilier de l’islam, implique une abstinence de boire et de manger du lever au coucher du soleil. Si ce rite revêt une importance spirituelle majeure pour les fidèles, il n’en demeure pas moins une période à risque pour les personnes...

Trop gros, Yahia Attia Allah doit faire un régime

Yahya Attiat-allah, nouvelle recrue d’Al-Ahly au poste d’arrière gauche, se retrouve sous le feu des projecteurs, mais pas pour les meilleures raisons. Une prise de poids significative menace sa participation aux prochains matchs du club égyptien.