La Première ministre française, Élisabeth Borne, a expliqué jeudi que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, devait discuter de l’expulsion de l’imam avec l’ambassadeur marocain, après que Rabat a révélé mercredi qu’il n’allait pas autoriser cette expulsion. Dans un entretien à France Inter, Borne a reconnu le manque de concertation avec le Maroc sur la question, confirmant que l’expulsion d’Iquioussen a été « une décision unilatérale de la France ».
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Selon des sources proches du pouvoir marocain, le retrait de l’autorisation consulaire pour l’expulsion de l’imam marocain à qui l’on reproche des propos antisémites et un « discours systématique sur l’infériorité des femmes », s’explique en grande partie par la politique française de réduction des visas aux Marocains. Une politique lancée en 2021 par le président Emmanuel Macron qui demandait au Maroc, à l’Algérie et la Tunisie de collaborer pour le retour de leurs ressortissants condamnés ou en situation irrégulière en France.
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Hassan Iquioussen, né en France il y a 58 ans, n’a pas la nationalité française. Mardi, le Conseil d’État a entériné la décision du ministre de l’Intérieur de l’expulser du territoire français, après qu’il a obtenu une suspension de l’expulsion début août par le tribunal de première instance de Paris. Depuis mardi, l’imam marocain est porté disparu. Les forces de l’ordre parties l’arrêter, ne l’ont trouvé ni à son domicile ni à une autre adresse où il pourrait être. Il se serait réfugié en Belgique.
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« Hassan Iquioussen n’est plus aujourd’hui sur le territoire français et s’il y était encore, la décision d’expulsion validée par le Conseil d’État sera exécutée », a déclaré le Premier ministre français. Cette affaire, qui vient brouiller les relations entre la France et le Maroc, intervient quelques jours seulement après la visite de Macron en Algérie le 25 août, où le président français a annoncé que la politique d’octroi des visas sera revue pour permettre l’entrée de plus d’Algériens en France.