Les attentes pour le futur gouvernement

9 septembre 2007 - 00h32 - Maroc - Ecrit par : L.A

Quelles sont les attentes de la communauté des affaires suite aux élections ? Une réflexion menée par Karim Tazi, l’ancien patron de l’Amith, tente d’identifier les principaux chantiers que « le gouvernement prochain doit être en mesure de réaliser ».

Avant de rentrer dans les détails, « il faudrait d’abord se fixer une vision claire de ce que l’on veut faire de notre industrie ». Les nombreux plans économiques aussi bien globaux que sectoriels n’ont pas encore répondu à cette question.

En dehors de quelques activités telles que l’offshoring, le plan Emergence n’a pas satisfait aux besoins de visibilité de nombreux autres secteurs industriels. « Où sont les 700 mesures préalables à la réussite d’Emergence qui n’ont jamais été rendues publiques ? » s’interroge-t-il.

« L’absence de visibilité dont souffre le secteur de l’agriculture est encore plus préoccupante », selon Tazi. Foncier, accès à l’eau, gestion rationnelle de cette ressource. « Voici les dossiers politiquement très sensibles qu’un prochain gouvernement devra traiter », poursuit-il.

Pour ne pas se perdre entre les problématiques, la réflexion de Tazi dénombre trois secteurs prioritaires. Le gouvernement dispose de larges prérogatives pour y entreprendre les réformes nécessaires. Première priorité : la fiscalité. La réforme repose essentiellement sur la réduction de l’IR et la refonte de la patente. La réduction de l’IS peut encore attendre, selon le rapport.

Deuxième chantier : la logistique. « Pour profiter des avantages du port Tanger Med et de l’extension du réseau autoroutier, il faut d’abord remettre la chaîne logistique à plat ».

Le futur gouvernement doit peser de tout son poids dans l’organisation de la concertation qui doit s’opérer entre une multitude d’intervenants dans ce processus. Douanes, police des frontières, stevedores, sociétés d’exploitations portuaires, armateurs, transporteurs routiers...
Ensuite, il devra donner à la « chaîne logistique Maroc » les moyens de mettre fin aux ruptures fréquentes qui plombent sa fluidité.

En troisième lieu : l’éducation et la formation. « Tout a déjà été dit à ce sujet, mais presque tout reste à faire », note le rapport de Tazi.

L’objectif est de mettre un terme aux inadéquations structurelles entre la formation et l’emploi. « Les moyens pour l’atteindre nécessitent pas moins qu’une remise à plat du système tout entier. Parmi les tabous à remettre en cause, celui de la langue d’éducation arrive en premier », lance Tazi. Les employeurs demandent aussi une plus forte implication du privé dans l’identification des besoins en formation et la gestion de la formation professionnelle publique. Même après l’entrée en vigueur de la nouvelle législation de travail en 2004, les chefs d’entreprise considèrent que leurs deux principales revendications n’ont toujours pas été satisfaites.

La première concerne le non-cumul des indemnités de licenciement. La seconde est liée à la réglementation du droit de grève et la cessation des pratiques anarchiques en la matière. Ces mesures rentrent parfaitement dans le cadre des prérogatives d’un futur gouvernement. Il disposera, sans doute, de la marge de manœuvre nécessaire pour les faire appliquer en mesure de les appliquer. « Reste à savoir s’il aura le courage politique de le faire ».

L’Economiste - N. Sqalli

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