Hajar Raissouni
La victime, qui devait être présentée au Procureur général, en compagnie de son époux, un professeur d’université d’origine soudanaise, le lundi 2 septembre, a été déférée devant la justice le même jour.
Énumérant les chefs d’inculpation, le juge d’instruction a chargé la journaliste, son mari selon un mariage coutumier non encore officialisé, ainsi qu’un médecin gynécologue de corruption et d’avortement clandestin. Selon Alyaoum24, les mis en cause ont rejeté ces accusations en bloc.
Le médecin, 70 ans, dénonce cette grosse erreur de justice, en déclarant : "En 40 ans de médecine, je n’ai jamais commis d’infraction, et aujourd’hui je me retrouve à cet âge accusé à tort d’un acte que je n’ai pas commis".
La journaliste a confirmé les déclarations du médecin, en soutenant qu’elle avait été victime d’une hémorragie sévère nécessitant une intervention urgente. Elle a déploré les circonstances de son arrestation, précisant : "J’ai été ceinturée par six individus en tenue civile, dans le quartier d’Agdal".
Malgré la contre-expertise médicale effectuée par un gynécologue de la maternité Souissi, à Rabat, la justice a tout de même décidé de maintenir les poursuites judiciaires à son encontre, ainsi que les autres personnes poursuivies. Nièce d’Ahmed Raïssouni, idéologue du Mouvement unicité et Réforme (MUR), matrice du PJD, certains y voient déjà une manière pour les autorités pour pointer du doigt les figures islamistes marocaines et les contradictions de leur discours.