Le Maroc parmi les 10 pays les plus chers en Afrique

1er janvier 2008 - 15h01 - Economie - Ecrit par : L.A

Quels sont les pays africains les plus riches ? Quels sont ceux où les prix sont les plus élevés ? Et ceux où ils sont les plus faibles ? Ce genre de questions trouve désormais des réponses.

C’est en effet un travail de fourmis qui vient d’être réalisé. Il a nécessité pour son aboutissement trois longues années dans le cadre d’un programme de comparaison internationale pour l’Afrique (PCI-Afrique).

Ce travail, qui entre dans le cadre d’un projet mondial supervisé par la Banque mondiale et visant à comparer la richesse moyenne de 150 pays participants, est mené sous l’égide de la Banque africaine de développement (BAD), avec la collaboration de 48 pays africains sur 53.

Pour le cas du Maroc, c’est le Haut commissariat au plan (HCP) qui a dû mener pas moins de neuf grandes enquêtes (prix à la consommation, logement, soins, éducation, biens d’équipement...) pendant trois ans.
Qu’a donc montré ce travail ? Il a d’abord montré que l’Afrique est désormais capable de mener ce genre d’exercice - très ardu - alors que, jusque-là (pendant quarante ans), c’était Eurostat qui s’en chargeait. Il a montré, ensuite, le niveau du PIB (donc de la richesse) des 48 pays participants et la part de chacun par rapport à l’ensemble africain ; le PIB par habitant, et enfin le niveau des prix.

Grâce à ce travail, on sait maintenant que, en termes de richesses, et pour l’année de référence qui est 2005, le Maroc occupe la quatrième place (sur les 48 pays participants), précédé par l’Afrique du Sud, l’Egypte et le Nigeria. Son PIB représente en effet près de 6% (5,96 exactement) de celui des 48 pays réunis. Signe d’un déséquilibre flagrant du niveau de développement - tout au moins du niveau du PIB - sur le continent noir, 32 pays participent pour moins de 1% chacun au PIB total ; tandis que trois pays en représentent à eux seuls plus de 54% : l’Afrique du Sud avec 20,61%, l’Egypte avec 20,25% et le Nigeria avec 13,27%.

Compte tenu du niveau de son PIB et de sa population, c’est très logiquement que le Maroc vient en dixième position pour les dépenses per capita (1 651 dollars par habitant en terme réel et 1 952 dollars en terme nominal) - quoique certaines sources, étrangères, donnent au Maroc un PIB par habitant beaucoup plus élevé que celui du PCI, mais on ignore quelles données ont été utilisées pour cela.

En revanche, même si on s’en doutait un peu, la perception que l’on pouvait avoir d’un Maroc relativement peu cher est démentie par ce travail qui le place parmi les dix premiers pays africains - il est classé neuvième - où le niveau des prix était le plus élevé. On notera cependant que ce travail montre bien qu’il existe une certaine corrélation entre le niveau des prix et celui du PIB par habitant. Sauf dans deux cas où les mesures sont complètement inversées : le Zimbabwe, qui est le pays le plus cher et cependant parmi les derniers (39e) en terme de PIB par habitant, et l’Egypte, le moins cher de tous, tout en ayant un PIB par habitant parmi les dix premiers.

Ce qui est intéressant dans ce travail de la BAD, c’est qu’il ne favorise aucun pays par rapport à un autre car les comparaisons n’ont pas été établies selon la méthode classique du taux de change (qui donne des résultats trompeurs), mais au moyen des parités de pouvoir d’achat (PPA) c’est-à-dire un taux de conversion monétaire exprimant le rapport entre la quantité d’unités monétaires nécessaires dans des pays différents pour se procurer le même panier de biens et de services.

La vie éco - S.A.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Classement - Enquête - Consommation

Ces articles devraient vous intéresser :

Le prix des lentilles s’envole au Maroc

Le prix des lentilles a considérablement augmenté au Maroc, atteignant 32 dirhams le kilo chez les détaillants, contre 25 dirhams pour les lentilles importées.

Maroc : Le poisson du pauvre n’est plus

Au Maroc, le prix de la sardine connait une hausse record à moins d’un mois du Ramadan, atteignant 25 voire 30 dirhams le kilogramme selon les marchés. Une inflation due, selon les professionnels, aux changements climatiques et à la baisse de la...

Au Maroc, un « tsunami d’intoxications alimentaires » alarme les associations

Au Maroc, la multiplication des cas d’intoxication alimentaire suscite l’inquiétude des associations de défense des droits des consommateurs qui appellent les autorités compétentes à renforcer les contrôles dans les restaurants et établissements de...

Maroc : la quête d’autosuffisance en dattes face aux défis climatiques

Le Maroc est le septième producteur mondial de dattes, avec un volume de 170 000 tonnes par an. Toutefois, des défis restent à relever pour le développement de la filière et satisfaire la demande nationale.

Les dattes algériennes dangereuses pour la santé ?

L’inquiétude enfle quant à la qualité des dattes algériennes importées au Maroc. Dr. Hassan Chtibi, président de l’Association de protection du consommateur, alerte sur les risques sanitaires liés à la consommation de ce produit prisé par les Marocains.

Maroc : vers la suppression de la TVA sur certains produits ?

Des députés de l’opposition parlementaire continuent d’appeler à l’exemption de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur tous les produits de base à forte consommation afin de soutenir le pouvoir d’achat des Marocains en cette période d’inflation.

Maroc : l’informel met à genoux les magasins de sport

Dans le secteur du sport en plein essor au Maroc, l’informel gagne du terrain. Les professionnels, mécontents, tirent la sonnette d’alarme.

Maroc : clap de fin pour Jumia Food

Les Marocains ayant l’habitude de commander via Jumia Food devront dorénavant se diriger vers un concurrent. L’entreprise vient d’annoncer la fin de son service au Maroc.

Coca-Cola : alerte en Europe, mais pas de danger au Maroc

Coca-Cola a récemment procédé au rappel massif de ses produits en Europe en raison d’un excès de chlorate. Le Maroc n’est pas concerné par cette décision, a rassuré l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA).

Les Marocains vont-ils manquer de dattes pour le Ramadan ?

À quelques semaines du mois sacré de Ramadan, des doutes subsistent quant à la disponibilité des dattes en quantité suffisante et à des prix abordables.