Pour un Maroc sans torture

28 juin 2007 - 00h02 - Maroc - Ecrit par : L.A

Chacun a sa manière de célébrer la journée mondiale contre la torture. Une dizaine d’associations et d’organisations marocaines des droits de l’Homme ont choisi de le faire à travers une série de manifestations qui visent à dénoncer l’usage de la torture sous toutes ses formes.
Sous le slogan "Pour un Maroc sans torture ", ces organisations ont annoncé lundi à l’issue d’une table ronde tenue à Rabat, la création du comité national contre la torture.

Ce comité s’engage à lever le voile sur les crimes et les châtiments infligés aux citoyens et à lutter contre l’impunité. Le collectif mettra en place un plan d’action national qui proposera différentes actions et initiatives en vue de traduire ces objectifs dans la réalité.

Dans le cadre également de cette commémoration de la journée mondiale contre la torture, ces associations devaient tenir hier un sit-in d’une demi-heure devant le siège du parlement à Rabat, en plus de manifestations artistiques sur ce phénomène au profit des jeunes.

A cette occasion, l’Organisation marocaine des droits de l’Homme, membre de ce collectif, a rendu public un communiqué dans lequel elle note, certes, avec satisfaction l’adoption d’une loi contre la torture, et ce, conformément à la convention des Nations unies qu’il a ratifiée. Cependant, elle ne manque pas d’attirer l’attention "sur les nombreux cas de torture, d’abus de pouvoir et pratiques arbitraires à l’encontre des citoyens, découlant notamment de l’absence de contrôle de la police judiciaire ainsi que des agents d’autorité et de sécurité". Face à cette situation, l’OMDH invite le Maroc à "accélérer" la ratification du protocole facultatif annexe à la Convention onusienne en la matière. Ce protocole donne mandat à des experts internationaux indépendants pour effectuer des visites régulières dans des lieux de détention sur les territoires des Etats parties, et exige de ces Etats qu’ils établissent un mécanisme national pour mener des visites dans des lieux de détention et coopérer avec les experts internationaux. L’organisation exhorte également le Maroc à "lever ses réserves" sur les deux articles de cette convention relatifs aux procédures de plaintes auprès du Comité onusien contre la torture.

De son côté, Amnesty International a rendu publique une déclaration dans laquelle elle a lancé un appel à tous les Etats en vue "d’éradiquer le fléau de la torture et toutes les autres formes de traitement ou châtiment cruel, inhumain ou dégradant". Alors que le monde célèbre cette année le 20ème anniversaire de l’entrée en vigueur de la Convention des Nations unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, Amnesty International dresse un bilan de la situation dans le monde. Si elle se félicite de l’avancée supplémentaire accomplie dans ce domaine, en ce sens que le Protocole facultatif à la Convention, entré en vigueur le 22 juin 2006, a été signé par 56 Etats et ratifié par 34 autres, elle déplore toutefois que sur les 153 États et territoires étudiés dans le rapport de 2007 de l’organisation, au moins 102 avaient eu recours à la torture ou à d’autres mauvais traitements.

Libération - Amina Salhi

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Journée - Amnesty international (AI) - Torture

Ces articles devraient vous intéresser :

Annulation des accords UE-Maroc : le Polisario jubile

Le Front Polisario a salué la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) annulant les accords de pêche entre l’UE et le Maroc, la considérant comme un « triomphe de la résistance ».

L’affaire "Escobar du désert" : les dessous du détournement d’une villa

L’affaire « Escobar du désert » continue de livrer ses secrets. L’enquête en cours a révélé que Saïd Naciri, président du club sportif Wydad, et Abdenbi Bioui, président de la région de l’Oriental, en détention pour leurs liens présumés avec le...

Corruption : des élus locaux pris la main dans le sac

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, tente d’en finir avec la corruption et la dilapidation de deniers publics. Dans son viseur, une trentaine de présidents de commune et de grand élus dont il a transféré les dossiers devant l’agent judiciaire...

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.

L’appel des chrétiens marocains

La communauté chrétienne au Maroc a réitéré, à l’occasion de la célébration de la fête de Noël, sa demande d’abrogation de l’article 220 du Code pénal et de la dépénalisation du prosélytisme.

Litige en copropriété au Maroc : la justice donne raison au résident

La justice marocaine a débouté un syndic de propriétaires qui demandait d’enjoindre un résident à s’acquitter de la somme de 5 700 dirhams correspondant aux cotisations mensuelles.

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...

Mohamed Ihattaren risque d’aller en prison

L’avocat de Mohamed Ihattaren, Hendriksen, confirme que le joueur d’origine marocaine est poursuivi en justice pour légère violence envers sa fiancée Yasmine Driouech en février dernier. La date de l’audience n’est pas encore connue.

Hassan Iquioussen vs Gérald Darmanin : la justice se prononce aujourd’hui

Le tribunal administratif de Paris examine l’arrêté d’expulsion de Hassan Iquioussen, pris par le ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en juillet 2022. Cette audience déterminante permettra de statuer sur la possibilité de l’imam de revenir en...

Maroc : 30 députés éclaboussés par des affaires de corruption

Au total, 30 députés marocains sont poursuivis par la justice en leur qualité de président de commune pour leur implication présumée dans des affaires de corruption, de dilapidation de deniers publics, de chantage, et de falsification de documents...