Les hôteliers marocains soutenus

10 août 2020 - 14h00 - Economie - Ecrit par : I.L

Le contrat programme 2020-2022, signé le 6 août dernier pour l’ensemble de la chaîne de valeur du tourisme a prévu soutenir les établissements hôteliers, touchés par le coronavirus. Pour bénéficier de ce crédit "Damane Relance hôtellerie", des conditions très strictes sont imposées aux établissements hôteliers.

Ce nouveau produit de garantie intitulé “Damane relance hôtellerie” se situe entre 80 % et 90 % au regard de la taille de l’entreprise et elle est garantie aux entreprises d’hébergement touristique classées par l’État. Elle pourrait être portée à 95 % pour les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse 100 MDH. Cependant une série de critères stricts d’éligibilité, contenus dans un annexe accompagnant ce contrat-programme ont été établis. Ces entreprises doivent répondre au préalable aux critères ci-après : être une société de droit privé marocain, et exploitant un établissement d’hébergement touristique classé, tel que défini par la loi 80-14 et ses textes d’application : hôtel, hôtel club, résidence hôtelière, maisons d’hôtes, etc.  ; obtenir un ratio de "dettes bancaires /excédent brut d’exploitation" inférieur ou égal à 7.

Elles ne doivent pas également être en redressement ou liquidation judiciaire, disposer de crédit bancaire déclassé en "compromis" à la date du 29 février 2020 ou versé de dividendes au cours de l’année 2020. Selon le contrat programme, les entreprises marocaines, qui remplissent ces critères d’éligibilité sont invitées à adresser leur demande de crédit “Damane relance hôtellerie” à leur banque pour l’examen de leur dossier, en attendant la décision d’octroi d’une ligne de crédit par celle-ci, et par la Caisse centrale de garantie (CCG).

Quant aux caractéristiques du crédit, il est fixé à 2 mois de chiffre d’affaires, avec un plafond fixé à 100 millions de dirhams. Ces crédits devraient être disponibles au plus tard le 31 décembre 2021 et remboursé sur une période n’excédant pas 10 ans, dont 2 ans de différé au maximum, après a période de tirage. Ce crédit devrait être utilisé à hauteur de 20% pour le règlement des salaires et charges sociales, 30 % pour le règlement des fournisseurs (filiales et/ou maison-mère de l’entreprise bénéficiaire exclues). Par ailleurs, ils sont interdits pour rembourser des créances actionnaires ou des comptes courants associés, ni pour régler des management fees ou effectuer des montages de haut de bilan (augmentation/réduction du capital, rachat de parts ou d’actions, etc.) et pour amortir le principal des crédits contractés auprès des banques.

Le gouvernement espère que le tourisme national, avec ce contrat-programme, décollera enfin pour atteindre ses performances de 2019 dès l’année 2022. Il pourra ainsi récupérer plus de 5 millions de touristes, 28 milliards de dirhams de recettes voyages en devises, et assurer le maintien d’au moins 80 % des emplois stables sur la période 2020 – 2022. Pour rappel, l’impact estimé de cette crise pour l’année 2020 est de −69% sur les arrivées touristiques, −60% sur les recettes en devises et environ 50 % de perte d’emplois par rapport à l’année 2019.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Tourisme - Prêt - Hôtellerie - Coronavirus au Maroc (Covid-19)

Aller plus loin

Agadir veut rénover ses hôtels

A Agadir, les hôteliers et professionnels de l’hébergement touristique sont invités une fois encore à déposer leur demande de subvention pour bénéficier du soutien de l’État,...

Le Maroc veut mettre de l’ordre dans les hôtels

Le gouvernement marocain étudie actuellement un projet de décret visant à améliorer la surveillance, la classification et la qualité des services dans les établissements hôteliers.

Marhaba 2021 : les hôtels se mobilisent pour accueillir les MRE

Dans le cadre de l’opération Marhaba 2021, la Confédération Nationale du Tourisme (CNT) s’est réunie lundi, à Casablanca pour discuter de la politique d’accueil des Marocains...

Maroc : plusieurs dizaines d’hôtels sur le point de fermer

Les professionnels marocains de l’hôtellerie n’ont pas fini d’accumuler les mauvaises nouvelles et pointent du doigt le gouvernement, qui serait à la base de l’échec de la...

Ces articles devraient vous intéresser :

Le tourisme marocain bat des records

L’année 2023 a vu repartir à la hausse la fréquentation touristique au Maroc. Une embellie pour le tourisme marocain après les trois années noires qu’elle a connues à cause de la pandémie de Covid-19.

Tourisme au Maroc : un succès en trompe-l’œil ?

Le tourisme au Maroc se remet progressivement de la crise du Covid-19. Alors que les arrivées ont atteint 14,5 millions en 2023, les recettes touristiques affichent une baisse, suscitant des interrogations.

Nord du Maroc : coup dur pour le tourisme

Les rumeurs et les campagnes de dénigrement visant les villes du Nord du Maroc sur les réseaux sociaux, portent préjudice à l’activité touristique dans cette région prisée par les touristes pendant la saison estivale.

Hyatt va ouvrir de nouveaux hôtels au Maroc

Le groupe hôtelier Hyatt prévoit d’ouvrir 20 nouveaux établissements en Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA) au cours des trois prochaines années, notamment au Maroc, selon Manuel Melenchon, l’un des responsables régionaux du groupe.

Maroc : le boom des appartements contraint les hôtels à revoir leurs tarifs

Au Maroc, une autre forme d’hébergement prospère au détriment des hôtels. Il s’agit des locations d’appartements touristiques qui ont pignon sur rue.

Maroc : 25 000 chambres d’hôtel modernisées

Interpellée par le groupe Haraki, sur le renforcement des infrastructures hôtelières, Fatima Zahra Ammor, ministre du Tourisme, de l’Artisanat, de l’Économie sociale et solidaire, a dévoilé un programme ambitieux visant à accélérer l’amélioration de...

Maroc : de "paradis gay" à destination à risque pour les LGBTQ+ ?

Le Maroc est passé de « pays gay-friendly » à destination touristique moins sûre pour les lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres. Il y existe toutefois une sorte de tolérance.

Des prix qui font fuir les touristes ?

La députée Fatima Tamni (Fédération de la gauche démocratique) a vivement critiqué la politique touristique du Maroc.

La flambée des prix plombe les vacances des Marocains

La hausse des prix des services touristiques pousse de nombreux Marocains à renoncer à leurs projets de voyage cet été, ou à réduire la durée de leurs vacances.

Booking dicte sa loi aux hôtels marocains

La plateforme de réservation en ligne, Booking.com continue de dicter sa loi aux hôteliers marocains, ainsi qu’aux agences de voyages, provoquant d’énormes pertes économiques.