Maroc : une brèche pour les femmes

29 septembre 2002 - 16h33 - Maroc - Ecrit par :

C’est une révolution dans le royaume. Trente femmes vont faire leur entrée au Parlement à l’issue des élections législatives, élues sur des listes dites « nationales » qui leur ont été réservées.

Il aura certes fallu l’instauration d’un quota pour y arriver : il leur garantira seulement 10 % des 325 sièges, alors que plusieurs associations de femmes réclamaient au moins 20 %. « Lot de consolation », s’irrite Nabila, une jeune médecin. « C’est la suite logique de la reculade sur la réforme de la "moudawana" », le code du statut personnel qui fait de la femme une éternelle mineure. Le projet de révision de ce code est en effet aux oubliettes depuis que les islamistes sont montés au créneau, le dénonçant comme « contraire aux préceptes de l’islam »...

« Renvoyées ». Les partis politiques ne se sont pas montrés beaucoup plus « ouverts ». Les listes « nationales » leur ont donné le prétexte pour exclure les fem mes des listes dites « régionales » sur lesquelles sont élus les 295 autres députés. Et rares sont ceux qui n’ont pas « renvoyé » les femmes sur les listes « faites pour elles ». Ceux qui l’ont fait ne sont pas forcément ceux qu’on attendait. L’USFP du Premier ministre socialiste ne présente ainsi aucune femme tête de liste sur ses « régionales ». L’Istiqlal ­ con servateur, nationaliste ­ est par contre la seule formation à y présenter trois femmes têtes de liste. L’une, Yasmina Baddou, avocate de 40 ans, est même en position éligible dans une circonscription très disputée : Casa (blanca)-Anfa.

Symbole. « Malgré tout, les "nationales" sont un progrès indéniable, puisque seules deux femmes avaient été élues en 1997 », admet Nabila. Mohammed VI n’est sans doute pas étranger à cette évolution. Premier souverain à présenter publiquement sa femme Selma, il a signifié ainsi sa volonté de moderniser le statut de la femme. Et le symbole de la présence de l’épouse du roi, traditionnellement maintenue à l’abri des regards, au dîner de gala du Festival du film de Marrakech n’a échappé à personne.

Source : Libération

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Elections - Femme marocaine

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Maroc : des soupçons d’adultère conduisent à un drame

Le corps sans vie d’une jeune femme a été retrouvé au domicile de sa famille dans les environs de Berrechid. Soupçonné d’homicide, son mari en fuite a été arrêté par les éléments de la Gendarmerie royale relevant du centre territorial de Deroua.

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Blanchiment d’argent : la justice marocaine frappe fort

Le Maroc a réalisé des avancées significatives dans sa lutte contre le blanchiment d’argent. C’est ce qui ressort du septième rapport annuel de la présidence du ministère public, publié le 6 mars 2024. Ce document officiel montre une évolution positive...

Maroc : crise du célibat féminin

Au Maroc, le nombre de femmes célibataires ne cesse d’accroître, avec pour conséquence la chute du taux de natalité. Quelles en sont les causes ?

L’affaire "Escobar du désert" : les dessous du détournement d’une villa

L’affaire « Escobar du désert » continue de livrer ses secrets. L’enquête en cours a révélé que Saïd Naciri, président du club sportif Wydad, et Abdenbi Bioui, président de la région de l’Oriental, en détention pour leurs liens présumés avec le...

L’appel des chrétiens marocains

La communauté chrétienne au Maroc a réitéré, à l’occasion de la célébration de la fête de Noël, sa demande d’abrogation de l’article 220 du Code pénal et de la dépénalisation du prosélytisme.

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

Un enfant né d’un viol ouvre une brèche dans le droit marocain

Saisie par une jeune maman qui cherche à obtenir une indemnisation pour son fils issu d’un viol, la cour de cassation marocaine a rendu une décision qui va faire date.

Affaire "Hamza Mon Bébé" : Dounia Batma présente de nouvelles preuves

La chanteuse marocaine Dounia Batma confie avoir présenté de nouveaux documents à la justice susceptibles de changer le verdict en sa faveur.