Sana, 33 ans, avait travaillé pendant 5 ans en qualité de directrice des Opérations, dans un domaine viticole à Priorat en Catalogne. Après une formation aux États-Unis, elle s’est rendu compte que le vin en cannette peut toucher un public qui n’est pas intéressé par le vin en bouteille.
À son retour en Espagne, elle a sorti Zeena, un vin présenté en cannette. « En 2018, j’ai décidé que je voulais rester dans l’industrie du vin, un monde du vin où l’innovation n’est pas la bienvenue, et quand je suis allée aux États-Unis, j’ai vu comment tout le monde avait accès à ces vins en canettes », explique-t-elle.
« J’ai dû chercher des fournisseurs de canettes, car les canettes de vin ne sont pas comme des canettes de soda, elles ont un film spécial qui les protège du contact avec l’aluminium. J’ai dû m’informer sur les différents produits, la compatibilité du vin avec la canette, les mois de vie, les qualités qui sont sur le marché. », ajoute-t-elle.
« Nous ne sommes pas en concurrence avec la bouteille de vin, mais plutôt avec la bière produite aussi en canette », souligne Sana qui fait savoir que Zeena est un moyen simple de boire du bon vin à la plage, en camping. Il peut être livré avec de la nourriture et dans les hôtels. « Notre première production a été vendue à 100 % en ligne sur le marché national l’année dernière, au profit des restaurants… Nous prévoyons de multiplier notre production par 50 pour exporter vers les marchés d’Amérique latine et d’Europe. »
Sana Khouja rassure par ailleurs sur la qualité de son produit. « Tout ce que nous produisons est écologique, avec la certification appropriée et de très haute qualité. », souligne-t-elle, donnant quelques avantages de son produit. « Envoyer une caisse de 6 bouteilles aux États-Unis peut coûter en moyenne 100 dollars. Envoyer 8 litres de vin en canettes de 250 cl, coûte 49 dollars », indique-t-elle.
Pour Sana Khouja, son parcours dans le secteur du vin est très similaire au nom qu’elle a mis sur sa canette : Xena, princesse guerrière en grec.
Sa mère, une musulmane pratiquante, l’a soutenue dans la réalisation de son rêve. « Un jour, nous étions dans la cuisine ensemble et elle m’a dit : ’Tu devrais retourner au Priorat, car je ne t’ai jamais vu aussi heureuse que quand tu étais là-bas.’
Sana est consciente de la particularité de son produit et surtout de l’effort qu’elle devra fournir pour se faire une place dans ce monde, en tant que « Barcelonaise d’origine marocaine ». « La première année, il y avait deux Garnachas bio de Terra Alta, un rouge et un blanc. Et maintenant, nous allons lancer le rosé, également à base de grenache 100 %, sans sucre et essence ajoutés ", précise-t-elle.