Marseille : un imam et son fils mêlés à une affaire de drogue

30 août 2024 - 16h00 - France - Ecrit par : S.A

Les enquêteurs ont découvert de la drogue et de l’argent liquide chez l’imam Ismaïl, à la tête de la mosquée des Bleuets, menacée de fermeture, et père du jeune homme de 21 ans, connu des services de police, défenestré du troisième étage par un commando de cinq hommes cagoulés dans la nuit de lundi à mardi à Marseille (Bouches-du-Rhône).

Jeté depuis la fenêtre de l’appartement de son ex-compagne, dans un immeuble proche de la gare Saint-Charles, dans le Iᵉʳ arrondissement de la cité phocéenne, le fils de l’imam Ismaïl (Smaïn Bendjilali) a été retrouvé par une patrouille de police, gisant sur le sol dans un état préoccupant dans la nuit de lundi à mardi. Il s’en sort gravement blessé avec de multiples fractures, notamment au thorax et aux jambes. Admis à l’hôpital par les marins-pompiers, la victime se porte mieux. « Aujourd’hui, le fils de l’imam va mieux, je veux dire que son pronostic vital n’est plus engagé », indique au Parisien une source proche du dossier. Information confirmée par le parquet de Marseille qui a fait savoir que la victime était hors de danger.

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Suite à l’agression, le parquet de Marseille a ouvert une enquête pour « tentative d’assassinat en bande organisée. Pour l’heure, le motif de l’agression n’est toujours pas connu. Mais il s’agirait d’une agression sur fond de trafic de drogue. Lors d’une perquisition, les enquêteurs ont découvert de la drogue et de l’argent liquide chez l’imam où résidait son fils blessé, rapporte une source proche du dossier. C’est le dignitaire religieux lui-même qui aurait appelé la police pour leur signaler la présence de drogue dans sa cave, fait savoir Europe1. Après un placement en garde à vue mercredi, il a été relâché. Les enquêteurs auraient saisi plus d’un kilo de résine de cannabis et 580 € en liquide, précise la radio.

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« Le cannabis n’a en aucun cas été retrouvé dans la mosquée mais à son domicile. C’est en apprenant l’agression dont a fait l’objet l’un de ses fils qu’il est allé voir à l’endroit où cet enfant cachait des choses », souligne une source proche du dossier. Et d’insister : « Si toute cette histoire tombe mal pour lui (NDLR : l’imam Ismaïl), cela n’a rien à voir avec la demande de fermeture de la mosquée ». Selon La Provence, l’enquête aurait rapidement écarté tout lien avec l’affaire de la mosquée des Bleuets. C’est depuis cet été que les services du ministère de l’Intérieur accusent Smaïn Bendjilali de tenir « un discours incitant à la discrimination et à la haine contre les femmes, notamment par des prêches légitimant le viol conjugal ou la polygamie. » Des accusations qui pourraient conduire à la fermeture de mosquée des Bleuets, qui accueille 300 à 350 fidèles le vendredi.

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La confirmation de la prise par la préfecture des Bouches-du-Rhône d’un arrêté de fermeture de la mosquée des Bleuets est attendue entre samedi et lundi. « Nous saisirons alors le tribunal administratif de Marseille en référé liberté », prévient Rafik Chekkat, avocat de l’imam. « Mais ces deux dossiers sont totalement disjoints », ajoute-t-il.

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