France : le « séparatisme » désormais considéré comme un délit
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Le chanteur Médine a annoncé avoir déposé, mardi 23 février, une plainte pour diffamation au tribunal judiciaire de Paris contre la députée LREM, Aurore Bergé qui l’avait qualifié de « rappeur islamiste ». Il exige des excuses publiques de la part de la députée des Yvelines.
« Vous avez par exemple ce rappeur islamiste Médine, vous savez, celui qui disait qu’il fallait tuer les laïcards, est-ce légitime qu’une école aussi prestigieuse que l’ENS donne la parole à celui qui appelle au meurtre ? », avait questionné Aurore Bergé, le 18 février sur LCI faisant ainsi référence au titre « Don’t laïk », sorti en 2015, dans lequel l’artiste rappe : « Crucifions les laïcards comme à Golgotha ».
« C’est la fois de trop. J’assiste au revirement médiatique de cette frange du gouvernement qui est en train de se radicaliser en adoptant un discours plus à droite, voire à l’extrême droite. Elle me colle une idéologie qui n’est, bien sûr, pas la mienne […] Je connais le chemin juridique qui me permettra de faire valoir mes droits », a réagi Médine sur Mediapart. Le rappeur conteste tout appel au meurtre et reproche à l’élue de ne pas voir la portée de la dimension stylistique du texte.
« Le morceau est une succession d’absurdités, d’oxymores. Cela correspond à un type d’écriture qui exacerbe les choses. La finalité étant d’exorciser la laïcité et lui redonner ses lettres de noblesse. Quand on veut exorciser quelque chose, c’est pour le déposséder de ses démons », explique le Havrais.
À l’heure où la polémique enfle autour de « l’islamo-gauchisme » et du projet de loi « confortant les principes républicains », Médine estime que le fait d’être « musulman, avec une barbe et issu de l’immigration » fait de lui « une sorte d’épouvantail que certains politiques, en manque de buzz et ayant besoin de visibilité, utilisent régulièrement pour relancer le débat sur la présence musulmane en France ».
Le rappeur espère par ailleurs « une condamnation et des excuses publiques ». « Je veux montrer à celles et ceux qui subissent des brimades ou des fausses accusations, comme celles portées à mon encontre, que l’on peut agir et dire « Stop, c’est terminé », a-t-il ajouté.
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