Le chef de file du MSP s’est aligné derrière la proposition de Rached Ghannouchi, président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), qui avait appelé à une Union du Maghreb à trois excluant le Maroc. Cette union devrait être composée de la Tunisie, de l’Algérie et de la Libye. Abdelaziz Makri a ajouté la Mauritanie à cette liste. Sur la question du Sahara, il a fait promotion de la « RASD » et plaidé pour l’autodétermination.
Dans une lettre ouverte, Mohamed Reda Benkhaldoun, ex-ambassadeur du royaume en Malaisie et président du comité des relations internationales du PJD a réagi à ces déclarations. Selon lui, les propos de Makri vont « à l’encontre de l’union de la Oumma, des intérêts communs et des liens de la fraternité et du bon voisinage ». « Nous vous avions dit que les partis à référentiel islamique ou panarabiste ne peuvent en aucun cas soutenir un mouvement séparatiste que ce soit dans le monde arabe, islamique ou nulle part ailleurs », a-t-il rappelé.
S’agissant de l’UMA, Mohamed Reda Benkhaldoun a relevé que le patron du MSP a sorti les propos du chef du parti islamiste tunisien, Ennahdha « de leur contexte ». « Vous avez profité de la déclaration de Cheikh Rached Ghannouchi, et vous l’avez sortie de son contexte, vous lui avez fait dire ce qu’il n’a jamais dit, et vous avez fondé vos propos sur le fait que la coopération à l’intérieur de l’UMA se fait avec trois pays, la Tunisie, l’Algérie et la Libye, en déclarant qu’il avait oublié la Mauritanie. Mais vous avez surenchéri en ajoutant la Mauritanie mais pas le Maroc, parce qu’il a introduit les sionistes dans la région », a-t-il dit.
Au sujet du Sahara, l’ex-ambassadeur du Maroc en Malaisie a rappelé que l’option du référendum n’est plus d’actualité depuis 1991 pour différentes raisons, et que l’envoyé spécial de l’ONU avait déclaré en 2008 devant le Conseil de sécurité que « l’indépendance du Sahara occidental n’est pas une option ».
Mohamed Reda Benkhaldoun a par ailleurs lancé des piques contre Abdelaziz Makri. « Vous avez déclaré que la normalisation (avec Israël) était une raison pour exclure le Maroc et nous vous demandons à notre tour : qu’avait fait votre parti avant pour relancer l’union maghrébine et pour faire pression, dans ce sens, sur vos gouvernements respectifs ? Quelle a été votre contribution pour la réouverture des frontières comme y a appelé le roi du Maroc ? Cela montre que vous avez un problème avec le Maroc et les dernières évolutions ont démontré que vous vous alignez sur la position officielle du régime algérien ».