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Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé mardi l’écrivain Michel Houellebecq poursuivi par quatre associations musulmanes pour des propos envers l’islam tenus en septembre 2001 dans la revue "Lire". "La religion la plus con, c’est quand même l’islam", avait-il assené.
La 17e chambre correctionnelle, présidée par Nicolas Bonnal, a estimé dans son jugement que les délits "d’injure envers un groupe de personnes en raison de leur appartenance à l’islam" ainsi que la "complicité d’incitation à la haine raciale" n’étaient pas constitués.
"Nous sommes tout à fait surpris par cette décision qui semble inspirée par une mauvaise connaissance de l’islam, parce qu’on nous dit qu’injurier le Coran ne saurait porter atteinte à la communauté musulmane", a déclaré Me Jean-Marc Varaut, avocat de la société des Habous et lieux saints de l’Islam (mosquée de Paris), qui a annoncé son intention de faire appel.
"Si nos contradicteurs veulent poursuivre le ridicule et aller en appel nous les suivrons", a ironisé Me Emmanuel Pierrat, l’avocat de l’auteur de "Plateforme", estimant que son client "ne peut que se féliciter de cette décision".
Dans l’entretien accordé à "Lire", Michel Houellebecq avait notamment affirmé que "la religion la plus con, c’est quand même l’islam", se disant "effondré" à la lecture du Coran. "La bible au moins c’est très beau parce que les juifs ont un sacré talent littéraire", a insisté l’écrivain, vantant au passage l’art religieux chrétien.
"Ecrire que ’l’islam est la religion la plus con’ ne revient nullement à affirmer ni à sous-entendre que tous les musulmans devraient être ainsi qualifiés", a estimé le tribunal dans ses attendus.
Si celui-ci a jugé qu’on "peut regretter l’ignorance ou le silence de M. Houellebecq sur les réalisations artistiques qu’a inspirées l’islam et le taxer d’égocentrisme culturel", il a estimé par ailleurs que le propos de l’écrivain "ne renferme aucune volonté d’invective, de mépris ou d’outrage envers le groupe de personnes composé d’adeptes de la religion considérée".
Michel Houellebecq, absent mardi, avait fait valoir pour sa défense que ses propos étaient tenus dans le cadre d’une oeuvre de fiction et relevaient de la liberté d’expression. Un argument écarté par le tribunal qui a souligné qu’en l’espèce l’auteur s’était exprimé "personnellement et directement" et ne peut donc plus faire valoir cette "distance romanesque".
L’écrivain affirmait par ailleurs que ses propos avaient été dénaturés et mal retranscrits par le journaliste du magazine "Lire". "La nécessaire reformulation à laquelle (le journaliste) a légitimement procédé pour mettre par écrit des propos tenus oralement est exempte de trahison", a relevé le tribunal.
Il a déclaré irrecevables les constitutions de parties civiles de l’association rituelle de la grande mosquée de Lyon et de la Fédération nationale des musulmans de France. D’autre part, le tribunal a débouté la société des Habous et lieux saints de l’islam, la Ligue islamique mondiale et la Ligue française de défense des Droits de l’Homme et du Citoyen de leurs demandes.
Le 17 septembre, le parquet avait demandé au tribunal de rejeter les demandes de ces associations. Le procureur de la République estimait que les propos de Michel Houellebecq visaient l’islam et non les musulmans.
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