L’Espagne a commencé l’expulsion des immigrants illégaux marocains
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Depuis des mois, des centaines de migrants marocains dorment dans les rues à Gran Canaria. L’un d’eux, Mohamed Alaoui (nom d’emprunt), accompagné d’un bénévole de Somos Red, parcourt sans succès la ville à la recherche d’un site d’hébergement. Désespéré, il tente de voyager avec un passeport et une demande d’asile, mais se fait recalé à l’aéroport.
Mohamed Alaoui, jeune Marocain de 31 ans, est arrivé aux Îles Canaries par bateau en novembre dernier. Après avoir épuisé le délai maximum de séjour dans un centre de migrants, prévu par la Commission espagnole d’aide aux réfugiés (CEAR), il s’est installé à Playa de las Alcaravaneras avec d’autres migrants. Malgré sa demande d’asile, il n’est pas autorisé à prendre un vol vers Madrid, et n’a pas un toit où dormir, en attendant.
Alaoui essaie de sortir de cette situation, grâce à l’aide de Nerea Rodríguez, un volontaire de la plateforme citoyenne Somos Red. Les deux parcourent avec la voiture de Rodriguez, le conseil de district du quartier Arenales, et le centre d’accueil municipal de Gánigo.
Arrivé à La Isleta, Rodríguez explique la situation du jeune Marocain à un agent qui les a invités à revenir un autre jour et à être plus matinal pour avoir la chance d’être servi, puisqu’ils ne reçoivent que cinq personnes par jour. Mais déjà, il leur précise qu’Alaoui ne pourra pas être pris en compte parce qu’il n’est pas enregistré dans la ville et ne figure pas sur la liste d’attente des personnes pouvant bénéficier des hébergements disponibles à la mairie. Déçus, les deux amis décident d’appeler Caritas, en dernier ressort. Là également, pas de disponibilité pour recevoir Alaoui, mais on peut l’autoriser à accéder à la salle à manger et à la salle de bain.
En désespoir de cause, il se précipite à l’aéroport pour prendre un billet d’avion pour Madrid, pensant qu’il ne rencontrera pas de problèmes puisqu’un juge avait récemment ordonné à la police de laisser voyager un migrant qui se trouvait dans la même situation que lui, avec un passeport et une demande d’asile. Après avoir passé le contrôle de sécurité à Gando, Alaoui a été arrêté et détenu au poste de police de l’aéroport jusqu’au décollage de son vol. « J’ai décidé d’échapper à la pauvreté et aux problèmes que j’avais au Maroc, où il n’y a pas de travail et la vie était difficile », raconte Alaoui qui a vu son rêve de rejoindre l’Espagne, pour l’instant, brisé.
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