Ceuta : des mineurs s’évadent pour éviter un retour au Maroc

15 août 2021 - 11h20 - Espagne - Ecrit par : A.P

Au moins 60 mineurs marocains se sont évadés ce samedi du centre de Piniers à Ceuta pour échapper à l’opération de rapatriement en cours. La police nationale est activement à leur recherche.

Les mineurs marocains du centre sportif Santa Amelia à Ceuta ne veulent pas retourner au Maroc. Samedi, la tension est montée d’un cran dans le centre après que la police nationale a tenté de prendre 15 mineurs qui y sont hébergés pour les rapatrier au Maroc.

À lire : Mineurs : l’Espagne refile la patate chaude au Maroc

Dans le cadre de l’opération de rapatriement de mineurs lancée vendredi, le ministère de l’Intérieur a prévu d’expulser 150 migrants mineurs arrivés à Ceuta les 17 et 18 mai dernier, et accueillis dans le centre sportif de Piniers et dans le centre de La Esperanza. Les mineurs « vulnérables », c’est-à-dire ceux qui ont affirmé avoir été victimes d’actes de violence et de traitements dégradants au Maroc avant de fuir pour Ceuta, ne sont pas concernés par ce rapatriement.

À lire : Tous les migrants mineurs quitteront Ceuta avant septembre

Le retour des mineurs a été convenu sur la base de l’accord signé en 2007 entre l’Espagne et le Maroc « sur la coopération en matière de prévention de l’immigration clandestine des mineurs non accompagnés, de leur protection et de leur retour concerté », lequel exige « le strict respect des législations nationales respectives, des règles et principes du droit international, en particulier des dispositions pertinentes de la convention relative aux droits de l’enfant, et des protocoles facultatifs auxquels les deux États sont parties », fait savoir OKDIARIO.

À lire : Ceuta : le Médiateur contre le rapatriement de mineurs marocains

Le Médiateur, pour sa part, a demandé au ministère de l’Intérieur de suspendre cette opération de rapatriement, précisant que « la procédure doit être convenue après avoir entendu le mineur, et sur la base du rapport des services de protection de l’enfance et du ministère public, l’administration statuera sur le retour dans son pays d’origine, dans celui où se trouvent ses proches ou, à défaut, de son séjour en Espagne ». Des organisations comme Save The Children, qui dénoncent ce rapatriement collectif « illégal », s’apprêtent aussi à saisir le tribunal compétent pour demander la suspension de l’opération.

Une fois rapatriés, les mineurs sont emmenés dans un centre construit à Martil (Tétouan), où devraient se dérouler les regroupements familiaux.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Ceuta (Sebta) - Enfant - Rapatriement

Aller plus loin

Près d’un millier de mineurs marocains toujours présents à Sebta

Environ 810 mineurs marocains se trouveraient toujours dans l’enclave espagnole de Sebta, d’après les autorités locales. Ces mineurs sont actuellement hébergés dans des centres...

Tous les migrants mineurs quitteront Ceuta avant septembre

La déléguée du gouvernement à Ceuta, Salvadora Mateos, a assuré lundi que le gouvernement espagnol s’active pour que tous les mineurs marocains entrés en masse en mai dernier,...

Expulsion de Mineurs marocains : l’Eglise espagnole condamne

La Conférence épiscopale espagnole demande au gouvernement de « garantir avant tout la vie et la sécurité des mineurs », conformément aux lois nationales et conventions...

Morad, rapatrié au Maroc, mais toujours décidé à retourner à Ceuta

Le jeune Morad, 16 ans, fait partie du groupe de 15 mineurs du centre sportif de Santa Amelia rapatriés dimanche au Maroc. Mais il reste déterminé à retourner en Espagne dès que...

Ces articles devraient vous intéresser :

Le mariage des mineurs diminue au Maroc

Après une hausse en 2021, le nombre de mariage de mineurs a diminué l’année dernière. Cela représente certes une note positive, mais il y a encore du chemin à faire pour en finir avec cette pratique.

Maroc : les femmes divorcées appellent à la levée de la tutelle du père

Avant l’établissement de tout document administratif pour leurs enfants, y compris la carte d’identité nationale, les femmes divorcées au Maroc doivent avoir l’autorisation du père. Elles appellent à la levée de cette exigence dans la réforme du Code...

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Maroc : l’État «  adopte  » les enfants devenus orphelins après le séisme

Le Maroc va procéder au recensement de tous les enfants devenus orphelins après le séisme du 8 septembre et leur accorder le statut de « pupille de la nation ».

Enfants de Dounia Batma : Mohamed Al Turk dénonce une exploitation sur les réseaux sociaux

Mohamed Al Turk, l’ex-mari de Dounia Batma actuellement en détention, reproche à la sœur de l’actrice marocaine, Ibtissam, de chercher à gagner la sympathie des Marocains en publiant des photos de leurs filles, Ghazal et Laila Rose, sur les réseaux...

Hiba Abouk, séparée d’Achraf Hakimi, trouve du réconfort auprès de ses enfants

Affectée par sa séparation avec Achraf Hakimi et la polémique liée à leur divorce, Hiba Abouk continue de garder le moral haut et le sourire grâce à ses enfants Amin (3 ans) et Naïm (1 an).

Au Maroc, le mariage des mineures persiste malgré la loi

Le mariage des mineures prend des proportions alarmantes au Maroc. En 2021, 19 000 cas ont été enregistrés, contre 12 000 l’année précédente.

Maroc : plus de droits pour les mères divorcées ?

Au Maroc, la mère divorcée, qui obtient généralement la garde de l’enfant, n’en a pas la tutelle qui revient de droit au père. Les défenseurs des droits des femmes appellent à une réforme du Code de la famille pour corriger ce qu’ils qualifient...

Majda Sakho réagit aux insultes racistes visant ses enfants

La Marocaine Majda Sakho, l’épouse de l’international français Mamadou Sakho règle ses comptes avec les personnes ayant proféré des injures racistes envers ses trois enfants.

Maroc : une sortie en voiture vire au drame

Une sortie en famille qui finit en tragédie. Deux sœurs de 19 et 10 ans sont mortes noyées samedi dans le barrage de Smir près de la ville de M’diq, après que l’aînée, qui venait d’avoir son permis de conduire, a demandé à ses parents à faire un tour...