La Direction générale des impôts (DGI) va lancer prochainement une vaste opération de contrôle et d’inspection visant les grandes entreprises et notamment les promoteurs immobiliers ayant eu recours à des pratiques frauduleuses pour bénéficier...
A nouvelles responsabilités, nouvelles vies. Et à nouvelles vies, nouvelles contraintes. Les nouveaux ministres du gouvernement Jettou se retrouvent confrontés à de nouveaux problèmes, et plus précisément ceux qui vivaient dans d’autres villes et qui se retrouvent à cheval entre leurs anciennes vies et leurs nouvelles occupations.
Les nouveaux ministres du gouvernement Jettou affrontent un problème sans précédent : la recherche d’un logement qui sied à leurs nouvelles responsabilités. Dure dure, la vie de ministre !
Sur les 38 ministres, 11 ne vivent pas à Rabat. Le rapprochement aux ministères se fait donc à coup de navettes, de déménagements difficiles et de courses contre la montre.
Domicile
Avant le gouvernement de l’alternance, les ministres avaient des logements de fonction. Mais les ministres qui se sont succédé et qui ont occupé les villas de l’État ont fini par racheter ces maisons. Résultat : aujourd’hui, les nouveaux ministres cherchent à acheter ou à louer dans les quartiers du Souissi, de l’Agdal ou de Hay Riad. Les loyers sont chers, et de plus, ils devront se disputer les belles maisons avec les ambassades étrangères et autres organisations internationales qui élisent domicile d’habitude dans le quartier des Ambassadeurs et au Souissi. C’est dans ces mêmes quartiers que vivent la plupart des autres ministres, comme Mustapha Sahel, Fathallah Oualalou, Mohamed El Yazghi ou encore Najib Zerouali.
Même si les ministres ont droit à une prime de logement, certains ont préféré rester chez eux. Il paraît que certaines voix se sont élevées pour se plaindre du salaire insuffisant (50.000 dirhams hors primes) comparé au coût de la vie devenu extrêmement cher.
Parmi ceux qui restent dans leur ville, Yasmina Baddou, qui vit à Casa. La secrétaire d’État chargée de la Famille, de la Solidarité et de l’Action sociale fait la navette pour Rabat où se trouve le ministère. Matinale, elle se réveille tous les jours vers 6h du matin pour être à son ministère à 9h. Elle dit qu’heureusement, la navette n’est pas si pénible puisque “les ministres ont la chance d’avoir des voitures très confortables" plaisante-t-elle. Par contre, elle est contrainte de rester à Rabat parfois jusqu’à 3h du matin, surtout pour les séances du Parlement.
Pour elle, la priorité est d’arriver à passer du temps avec ses enfants. “Les deux heures du repas en famille sont précieuses" confie-t-elle. De retour à Casablanca, c’est une autre vie qui commence, Yasmina Baddou a sa circonscription, ses électeurs qu’elle reçoit. “J’oublie ma vie de ministre". Son époux, M. Ali Fassi Fihri, fait également la navette pour Rabat depuis un an et demi, où il a son pied-à-terre. Le couple pense à s’installer à Rabat pour faciliter les choses.
Mais si ça se concrétise, ce ne sera pas avant la fin de l’année scolaire. De toute façon, Mme Baddou préfère rester proche de ses électeurs, à qui elle a promis de toujours être là.
Mohamed El Gahs, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale et de la jeunesse, chargé de la Jeunesse et directeur du quotidien casablancais Libération, décrit sa nouvelle situation. “C’est compliqué d’être sur deux villes en même temps. C’est particulièrement fatigant. D’ailleurs, je cherche à m’installer sur Rabat". Cette situation est commune à tous les nouveaux fonctionnaires qui s’installent dans la capitale, poursuit-il. M. El Gahs chercherait une maison - et pourquoi pas un appartement - dans des quartiers calmes, comme le Souissi, l’Agdal ou Hay Riad, où il pourrait prendre du recul vis-à-vis d’une vie assez stressante, sans s’éloigner de son bureau, sis avenue Avicennes. Les journées du nouveau ministre de la jeunesse sont bien remplies et ponctuées par les rendez-vous. Ce qui ne l’empêche pas, dit-il, d’avoir une vie “tout à fait normale".
Confort
Pour Nabil Benabdallah, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, il n’y a pas eu de grand changement, puisqu’il vivait à Rabat auparavant, où il a son cabinet de traduction. “Je ne roulais pas sur l’or. Je continue de vivre dans un appartement extrêmement exigu. Mais je cherche à m’installer dans une nouvelle maison, qui serait plus pratique" déclare-t-il. M. Benabdallah affirme ne pas avoir de prétention particulière quant à la taille de la maison ou au quartier, tant que la maison est pratique et permet de disposer d’un minimum de confort, indispensable pour travailler à son aise. Pour Rachid Talbi El Alami, ministre de l’Industrie, du Commerce et des Télécommunications, la solution de navette était impossible. Vivant à Tétouan (à 300 kilomètres environ de Rabat), M. Talbi El Alami est habitué à se déplacer très souvent. Quitte à prendre une chambre à l’hôtel pour passer la nuit. Aujourd’hui, il cherche “une villa ou un appartement convenable" et en attendant, il est hébergé parfois chez de la famille à Rabat. L’essentiel pour M. Talbi El Alami est d’être à l’aise et de pouvoir produire. Ce n’est certainement pas une question de standing.
Standing
Autre personne qui a dû faire avec le problème de l’éloignement : Najima Thay Thay Rhozali, Secrétaire d’État chargée de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle, qui vit à Agadir. Mais elle a du mal à quitter cette ville qu’elle aime. Elle cherche donc un logement sur Rabat. “Peu importe que ce soit une villa ou un appartement. L’essentiel est que je m’y sente à l’aise et que je puisse y recevoir mes collaborateurs". Mme Rhozali emménagera donc à Rabat avec ses enfants, tandis que son époux restera à Agadir. Toutefois, elle le rejoindra à Agadir une fois par mois puisqu’elle continue à donner des cours à la faculté.
De nouveaux ministres plus concentrés sur leurs programmes que sur la taille de leurs nouvelles maisons, voilà une bonne nouvelle.
Avec eux, peut-être que l’image du ministre plus soucieux de son bien-être que de celui des citoyens finira par déménager à son tour de l’imaginaire des Marocains.
Maroc Hebdo
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