Le roi Mohammed VI a nommé Fouzi Lekjaa à la tête du comité d’organisation de la partie marocaine de la Coupe du monde, suite à l’annonce du choix de la candidature tripartite Maroc-Espagne-Portugal pour l’organisation du mondial de 2030.
Les élections législatives confirment la démocratisation du royaume. La percée des islamistes est un avertissement sans frais des électeurs aux autorités.
Qui sera le nouveau Premier ministre du Maroc ? « Le roi peut, constitutionnellement, choisir qui il veut pour diriger le gouvernement. Mais la règle non écrite est qu’il prenne un responsable du parti qui a gagné les élections », affirme un observateur.
Ainsi, l’USFP, parti social-démocrate du Premier ministre sortant, Abderrahmane Youssoufi, pourrait rester aux commandes. Mais il devra former une coalition. Car c’est de peu qu’il se retrouve vainqueur des législatives du 27 septembre. Il emporte 50 sièges sur 325, contre 48 sièges à son rival, l’Istiqlal, le grand et vieux parti nationaliste de l’indépendance, devenu celui de la droite modérée. Tous deux sont talonnés par le seul parti islamiste en lice, le Parti de la justice et du développement (PJD), 42 députés, et un parti de centre droit, le RNI d’Ahmed Osmane, ancien Premier ministre et oncle du roi, 41 sièges. Dans les salons de Rabat et de Casablanca, nul ne voulait croire à une percée des islamistes. Certes, le PJD était déjà au Parlement (14 sièges), mais son nouveau score (triplement du nombre des députés) est un avertissement : nombre de Marocains ne voient pas d’amélioration dans leur vie quotidienne. Alors les « barbus » au discours mi-populiste mi-religieux grignotent du terrain.
Le Maroc aura-t-il un gouvernement comprenant quelques ministres islamistes ? Un cas de figure fréquent dans nombre de pays arabes. Au lendemain des élections, le secrétaire général adjoint du PJD, Saad Eddine Othmani, déclarait qu’il n’était pas question d’entrer dans une équipe dirigée par les socialistes. Il se laisserait probablement tenter par un gouvernement mené par un Premier ministre issu de l’Istiqlal, dont le patron, Abbes el-Fassi, déclarait, le 30 septembre, qu’il partageait « les valeurs de l’islam » avec le PJD.
Ces élections, malgré un fort taux d’abstention - 49 % -, auront permis à Mohammed VI de gagner son pari. Organisées dans la transparence, elles devraient permettre de créer deux coalitions politiques (de l’USFP à la gauche et de l’Istiqlal aux islamistes) qui éviteraient, pour le prochain chef de gouvernement, les paralysies du passé
Mireille Duteil pour Le Point
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