Moroccan Oil, huile à base d’Argan marocain fabriquée en Israël, fait polémique

27 septembre 2013 - 17h39 - Economie - Ecrit par : Jalil Laaboudi

Moroccan Oil, produit de beauté à base d’huile d’Argan, redonnant vie aux cheveux abîmés, fabriqué en Israël, fait polémique au Maroc, où l’on accuse l’Etat hébreu d’exploiter la dénomination commerciale "Moroccan oil", pour vendre un produit 100% israélien.

Le produit contenant en plus de l’huile d’Argan, de la kératine et des acides gras permettant un nettoyage en douceur des cheveux secs, est vendu à 42 dollars la bouteille.

"Moroccan Oil", produit 150.000 bouteilles par jour. En à peine 7 ans, la société israélienne distribue son huile dans 35 pays à travers le monde. Sa gamme de produits comprend un shampoing, un après shampoing et une huile capillaire.

Contacté par Bladi.net, un producteur marocain d’huile d’Argan requérant l’anonymat, s’interroge sur la légalité de l’exploitation commerciale du nom de l’appelation Maroc et de la réputation de l’une de ses ressources, mettant en avant le fait que l’huile d’argan est depuis 2009, "une indication géographique protégée" (IGP).

L’huile d’Argan utilisée par Moroccan Oil serait 100% marocaine, pourtant les inscriptions figurant sur les emballages précisent que ce produit est fabriqué en Israël, fait remarquer la même source.

Plusieurs producteurs ayant déjà interpelé l’Etat à ce sujet comptent même poursuivre en justice la société israélienne, affirme notre interlocuteur, dont l’unité est basée dans la région de Taroudant, selon lequel Israël produira bientôt plus d’huile d’Argan que le Maroc.

En Israël, l’on estime aujourd’hui à près de 25.000 le nombre d’arganiers plantés dans le pays. Ces souches pourraient produire au moins 5 à 8 fois plus de noix d’Argan que l’arganier marocain.

Le Maroc compte aujourd’hui environ 800.000 hectares plantés d’arganiers, produisant plus de 4000 tonnes d’Argan. Le Royaume perdrait annuellement 600 hectares de terres plantées en arganiers.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Exportations - Israël - Agriculture - Huile d’argan

Ces articles devraient vous intéresser :

Alerte au miel « aphrodisiaque » en vente au Maroc

Du « miel aphrodisiaque » ou du « miel de virilité » inonde le marché marocain et inquiète le Syndicat des professionnels de l’apiculture au Maroc.

Tomates marocaines : l’Europe durcit le ton

Les producteurs et exportateurs marocains de tomates expriment des inquiétudes quant à l’adoption annoncée d’une nouvelle réglementation modifiant les conditions d’importation des fruits et légumes vers l’UE.

Chute historique des exportations d’olives marocaines

Les exportations d’olive marocaine sont en net recul alors que les importations sont en hausse. Le déficit commercial s’est creusé.

Avocat : le Maroc a un redoutable concurrent

Les avocats produits au Maroc sont très prisés en Europe en raison de plusieurs avantages concurrentiels. Mais le royaume a désormais un redoutable concurrent.

Maroc : record d’exportations d’avocat, mais à quel prix ?

Les agriculteurs marocains continuent de produire de l’avocat destiné à l’exportation, malgré le stress hydrique que connaît le royaume. Le volume des exportations de ce produit a déjà atteint 30 000 tonnes.

Camions attaqués en Europe : le Maroc hausse le ton

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a dénoncé lundi les récentes attaques d’agriculteurs européens contre des cargaisons de fruits et légumes marocains, faisant observer que l’Union européenne (UE) tire davantage profit de...

La justice européenne confirme la fin de l’accord de pêche avec le Maroc

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a mis un point final, ce vendredi, à une longue saga juridique en annulant définitivement les accords commerciaux, notamment ceux relatifs à la pêche, conclus entre l’Union européenne et le Maroc. Cette...

Pastèques : le Maroc perd du terrain sur le marché européen

Au premier semestre 2024, les exportations marocaines de pastèques vers l’Europe ont baissé de 50,31 % par à la même période de l’année dernière.

Maroc : des stations de dessalement pour sauver l’agriculture

Le ministère marocain de l’Agriculture a adopté le dessalement de l’eau de mer à des fins d’irrigation. Dans cette dynamique, le département de Mohamed Saddiki a prévu la construction de nouvelles stations de dessalement dans certaines zones agricoles.

Maroc : la pastèque sacrifiée pour préserver l’eau ?

Des associations locales de la province d’Al Haouz ont sollicité Rachid Benchikhi, le gouverneur de la province, pour qu’il interdise la culture de pastèques et de melons.