Selon la version de la police, Adil, jeune homme de 19 ans, est décédé après que son scooter a percuté une voiture de police dans une course-poursuite dans le quartier Cureghem à Anderlecht, vendredi 10 avril dernier. Seulement, de nouveaux éléments rapportés par De Morgen remettent en cause cette version.
Le journal flamand affirme qu’il n’y a pas de traces de freinage et que c’est plutôt le véhicule de police qui aurait dévié de sa trajectoire et percuté le jeune homme. De plus, les lignes tracées par l’expert automobile montrent que la voiture de police aurait dépassé la bande centrale de 70 centimètres. Une preuve supplémentaire.
Ce jour-là, Adil avait refusé de se soumettre à un contrôle de police, place du Conseil, devant l’Hôtel de Ville, pour violation du confinement. Son ami, lui, a refusé dans un premier temps, mais a fini par céder, explique Brahim, travailleur social et ami des deux jeunes. "Il a mis son scooter de côté et a donné sa carte d’identité aux policiers. Pendant qu’ils rédigeaient son amende, il a entendu des bruits venant du talkie-walkie des policiers. Il dit avoir entendu ceci : ‘On l’a eu, on l’a percuté’ ", affirme-t-il.
La police déclare que le jeune homme était "connu" de ses services. Mais Alexis Deswaef, avocat de la famille d’Adil, rétorque : "Il a déjà été visé dans une enquête criminelle, mais a été accusé à tort et n’a pas été poursuivi. Et si le garçon était connu des services, la police aurait pu se rendre au domicile des parents, rédiger l’amende, et c’était réglé", explique-t-il. Pour l’homme de droit, il est clair que la course-poursuite n’était pas légitime dans ce cas-ci. "Que la police poursuive les auteurs armés d’un vol de banque, est logique. Mais deux jeunes qui n’auraient pas respecté les mesures de distanciation sociale ?".