Le Sahara n’a pas toujours été un désert. À une certaine époque, il était constitué de lacs, de bassins fluviaux et de prairies. C’est la conclusion à laquelle sont parvenus ces chercheurs espagnols et marocains, après 17 ans de fouilles dans l’extrême nord-est du Maroc, sur des dizaines de sites dans la région de Jerada. Les découvertes confirment la théorie du « Sahara vert » et la présence humaine et d’animaux dans la zone il y a 2,5 millions d’années, fait savoir EFE.
Les chercheurs ont notamment découvert dans cette zone, des restes de l’hipparion, ancêtre du cheval, de dinofelis, une espèce de tigre à dents de sabre, ou d’un ancien macaque. Ils ont aussi retrouvé sur différents sites des objets taillés en pierre et des traces de ces outils sur des ossements d’animaux, preuves de la présence humaine. Certaines de ces découvertes datent d’il y a 500 000 ans, lorsque des restes humains ont été trouvés en Algérie ou dans les sites proches de la ville de Casablanca au Maroc.
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D’autres outils sont en attente d’analyse et les chercheurs estiment qu’ils pourraient dater de plus de 1,5 million d’années, proche des 3 millions d’années dont datent les restes humains retrouvés au Kenya et en Tanzanie, ou des 7 millions d’années de ceux retrouvés au Tchad, régions considérées comme le berceau de l’humanité.
Cette découverte au Maroc montre que « le Sahara est devenu progressivement un désert et les humains se sont répandus très rapidement, plus vite qu’on ne le pensait », explique Robert Sala, directeur de l’IPHES et de ce projet. « Pour le moment, nous parlons encore du berceau (de l’humanité) à l’est et au Tchad, mais petit à petit, nous voyons que le berceau est très grand et englobe peut-être toute d’Afrique… Avec un peu de temps et de travail, nous pourrons montrer qu’il est aussi ancien ici (au Maroc) que là-bas », ajoute-t-il. Les fouilles devraient reprendre à l’automne.