Les premiers agriculteurs sont arrivés d’Espagne au Maroc il y a 7 400 ans

10 juin 2023 - 18h10 - Maroc - Ecrit par : P. A

Les premiers agriculteurs sont arrivés au Maroc il y a 7 400 ans, en provenance d’Espagne. C’est ce que révèle une étude génétique des os et des dents de neuf individus trouvés dans le royaume, dont les résultats ont été publiés mercredi dans la revue Nature.

Menée par une équipe de chercheurs marocains, espagnols et suédois dirigée par la biologiste évolutionniste Luciana G. Simões de l’Université d’Uppsala, cette étude sur l’ADN de neuf individus dont les restes ont été trouvés dans quatre sites au Maroc et datant d’il y a entre 7 600 et 5 700 ans, révèle que l’agriculture a été introduite au Maroc par des migrants venus de la péninsule ibérique au début du Néolithique. La population de la région a rapidement adopté ce mode de vie basé sur l’agriculture et l’élevage, fait savoir El Español.

Les analyses des restes trouvés sur le site le plus ancien, la grotte de Taforalt, datant d’environ 14 500 ans, ont révélé une ascendance liée aux groupes subsahariens et aux populations de chasseurs-cueilleurs du Levant méditerranéen. À Ifri n’Amr o’Moussa, l’ADN trouvé montre une continuité génétique dans la région d’au moins 7 000 ans, tandis qu’à Kehf el Baroud au nord, les restes trouvés révèlent l’existence d’une communauté agricole vieille de 5 700 ans.

À lire : Etonnante découverte de chercheurs marocains dans des grottes en Espagne et au Maroc

Dans la grotte d’Ifri Ouberrid, les restes trouvés datent d’il y a environ 7 600 ans, et a un profil génétique similaire à ceux trouvés à Taforalt et Ifri n’Amr o’Moussa, confirmant la continuité démographique et culturelle de la région pendant une longue période. Sur le site de Kaf Taht el-Ghar, des preuves de culture de céréales, d’élevage et de céramiques cardiales imprimées, caractéristiques de la période néolithique, ont été découvertes.

Selon les chercheurs, 75 % de l’ADN de quatre des restes d’individus trouvés provient de populations européennes néolithiques. Les restes de trois individus trouvés à Skhirat Rouazi, dans l’ouest du Maroc, datant d’environ 6 400 ans, et à Kehf el Baroud ont été aussi analysés. « Cette recherche met en évidence un modèle de migration humaine et de métissage génétique plus complexe et dynamique au Maroc », déclare Abdeljalil Bouzouggar, chercheur à l’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine de Rabat.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Agriculture - Recherche - Archéologie

Aller plus loin

Les mystères de l’ancien Sahara vert dévoilés par des chercheurs

Des chercheurs de l’Institut catalan de paléoécologie humaine et d’évolution sociale (IPHES) et de l’Université Mohammed V d’Oujda, qui mènent depuis 2006 des fouilles dans le...

Une équipe maroco-polonaise d’archéologues fait une importante découverte à Volubilis

Des archéologues marocains et polonais dirigés par le professeur Radosław Karasiewicz-Szczypiorski de l’université de Varsovie ont découvert, près de Volubilis, une tour...

Etonnante découverte de chercheurs marocains dans des grottes en Espagne et au Maroc

Des scientifiques espagnols et marocains ont démontré des similitudes dans les objets trouvés et les dessins artistiques dans certaines grottes paléolithiques au sud de...

Des chercheurs espagnols reconstituent le régime alimentaire d’un vieux macaque découvert au Maroc

Des chercheurs de l’Institut catalan de paléoécologie humaine et d’évolution sociale (IPHES-CERCA) et de l’Université de Barcelone (UB) ont réussi à reconstituer le régime...

Ces articles devraient vous intéresser :

Les archéologues font une étonnante découverte au Maroc

Des archéologues ont découvert au Maroc le plus ancien site agricole qui date de la période de la préhistoire.

Dix ans de souffrance : un Marocain victime d’un scrotum géant

Un Marocain a vécu un véritable cauchemar pendant dix ans, son scrotum ayant progressivement enflé jusqu’à atteindre la taille d’un ballon de plage, selon un rapport médical publié dans Urology Case Reports.

L’export d’oranges marocaines menacé

La filière des agrumes au Maroc est confrontée à d’énormes difficultés liées à la baisse de production du fait de la rareté des précipitations, ce qui affecte sa présence sur les marchés internationaux.

Le Maroc contraint de réorienter sa production agricole

Face à la sécheresse et au stress hydrique d’une part, et à l’inflation d’autre part, le gouvernement marocain est contraint de revoir sa politique agricole et alimentaire pour garantir l’eau et le pain.

Des Marocains réduits à l’esclavage dans le Lot-et-Garonne

Vingt travailleurs marocains ont été exploités dans des conditions indignes par une agricultrice du Lot-et-Garonne. Attirés par la promesse d’un contrat de travail et d’une vie meilleure, ils ont déboursé 10 000 euros chacun pour rejoindre la France.

Les dattes algériennes dangereuses pour la santé ?

L’inquiétude enfle quant à la qualité des dattes algériennes importées au Maroc. Dr. Hassan Chtibi, président de l’Association de protection du consommateur, alerte sur les risques sanitaires liés à la consommation de ce produit prisé par les Marocains.

Le Maroc, capitale mondiale de la chasse aux météorites

De 1999 à aujourd’hui, le Maroc est devenu la capitale mondiale de la chasse aux météorites. Plusieurs facteurs expliquent ce développement rapide.

Maroc : l’huile d’olive devient un luxe

Au Maroc, le prix de l’huile d’olive augmente fortement. En cause, la sécheresse et les vagues de grande chaleur qui ont touché la production de ce petit fruit indispensable aux saveurs des mets des Marocains.

Camions attaqués en Europe : le Maroc hausse le ton

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a dénoncé lundi les récentes attaques d’agriculteurs européens contre des cargaisons de fruits et légumes marocains, faisant observer que l’Union européenne (UE) tire davantage profit de...

Tomate au Maroc : production en chute, prix en hausse

Les producteurs de tomates rondes au Maroc alertent sur une baisse significative de la production et une inflation des prix. Voici leur explication.