Encore une nouvelle ville à Marrakech

6 juin 2008 - 12h30 - Maroc - Ecrit par : L.A

Malgré la morosité touristique, Marrakech a toujours le vent en poupe côté investissements. Bab Marrakech est le nom d’un gros projet à l’étude. Selon des sources proches du dossier, il devrait mobiliser une enveloppe de plus de 16 milliards de DH. L’investissement est conséquent et comprend la construction d’une petite ville touristique sur la route de Casablanca, à 18 km de Marrakech. Elle comprendra entre autres un parc hôtelier, résidences, golfs et un parc de loisirs.

C’est l’espagnole « Inveravante », société d’investissements fondée en 2007 par Manuel Jove Capellan. Il présidait aux destinées de Fadesa, jusqu’à sa récente vente. Laquelle, faut-il le rappeler, a pris du retard sur la réalisation d’une des premières stations balnéaires du plan Azur, Saïdia.

Va-t-elle reproduire le même schéma sous un nouveau label ? Contactés, les responsables marocains de la société espagnole préfèrent taire, pour l’heure, leurs projets au Maroc. Mais, la nouvelle société Inveravante prévoit plusieurs programmes d’investissement au Maroc, y compris dans le développement de l’énergie éolienne et l’agriculture, peut-on lire sur son site web et sur le portail internet dédiés aux investisseurs, Spain Business.

Dans la cité ocre, le promoteur a déjà acquis un terrain privé de 800 ha qu’il va dédier à son projet de ville touristique. Il souhaite conclure une convention d’investissement avec l’Etat marocain, notamment pour obtenir des dérogations et garantir les infrastructures hors site. A noter que les investissements de raccordement en eau et électricité d’un projet pareil nécessitent quelque 200 millions de DH. Et du côté marocain, on n’est pas très chaud pour financer ces infrastructures.

Dans tous les cas, la cité ocre continue d’attirer le marché mondial de l’investissement, bien que la dépendance de l’économie touristique peut s’avérer dangereuse.

Pour rappel, entre 2003 et 2007, 913 projets touristiques ont été approuvés pour la région de Marrakech. Ce bilan ne tient pas compte des gros programmes récents comme celui de Bab Marrakech. Néanmoins, l’essentiel est concentré dans le tourisme et les services périphériques au secteur. A nuancer toutefois, car ce chiffre ne reflète que les intentions et non les réalisations. Les flops, d’après les institutionnels, tiennent souvent aux clauses mal négociées ou à l’insuffisance du financement.

Attractivité à toute épreuve

A fin 2007, le cumul des programmes d’investissement à Marrakech atteignait la bagatelle de 161 milliards de DH. Bien que les intentions l’emportent sur les réalisations, le chiffre renseigne sur la tendance lourde de l’attractivité de la région. L’ensemble des programmes identifiés devrait créer plus de 90.000 emplois. Le taux de réalisation des projets approche les 70%, selon le Centre régional des investissements (CRI). « Sur une masse aussi critique de projets, il y a naturellement une part d’échec », rappelle Abderrazak Moumni, directeur du CRI de Marrakech.

Source : L’Économiste - Badra Berrissoule

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