Le président de la « République arabe sahraouie démocratique » (RASD), Brahim Ghali, a mis en garde lundi contre les politiques hostiles du Maroc dans la région, allusion faite à son alliance avec Israël.
Les membres du Conseil de sécurité des Nations unies se sont montrés divisés, vendredi 26 octobre, à New York, sur la question du Sahara. La France et les Etats-Unis ont été accusés de vouloir privilégier la proposition de règlement du Maroc, au détriment de celle de son adversaire, le Front Polisario.
Le Conseil n’a pu s’entendre sur un projet de résolution des Etats-Unis appuyé par Paris, demandant aux deux parties de reprendre sans tarder leurs négociations directes. Le désaccord a porté sur un paragraphe qui, tout en "prenant note" des propositions distinctes faites par le Maroc et par le Front Polisario, "salue les efforts sérieux et crédibles du Maroc pour faire avancer le processus vers sa résolution".
A l’issue des consultations, l’ambassadeur d’Afrique du Sud a accusé, sans les nommer, les Etats-Unis et la France de pencher pour la proposition marocaine. "Certains grands pays (...) tentent de présenter la proposition marocaine comme étant plus importante que l’autre", a-t-il déploré devant la presse.
Mardi, lors d’un discours prononcé à Rabat devant le Parlement marocain, Nicolas Sarkozy avait jugé le plan d’autonomie marocain "sérieux et crédible" et souhaité qu’il soit "couronné de succès". Les déclarations françaises sont "graves et inopportunes", avait aussitôt fait savoir le Front Polisario, voyant là "un encouragement à l’intransigeance" du Maroc.
En juin et en août, le Maroc et le Polisario ont mené une première série de négociations directes à Manhassat, près de New York, sous l’égide de l’ONU. Pour l’instant infructueux, ces pourparlers devraient reprendre quelque part en Europe avant la fin de l’année.
Le Sahara est une ancienne colonie espagnole annexée par Rabat en 1975. Le Maroc propose de lui accorder une large autonomie tandis que le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, fait valoir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. L’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, en mai, avait soulevé de l’espoir chez le Front Polisario qui reprochait à Jacques Chirac son alignement inconditionnel sur le Maroc.
Le Monde - Florence Beaugé
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