Crédit : RTL / Emilie Baujard / Jonathan Griveau
L’avocate Marie Dosé sollicite le retour de deux orphelines, d’origine marocaine mais nées en France, actuellement coincées en Syrie depuis 2019. Ces adolescentes, âgées de 14 et 16 ans, sont dans une situation précaire depuis la mort de leur mère lors des bombardements en 2019 à Baghouz, dernier bastion de Daech.
Les deux filles, qui ont grandi en France, ont été emmenées en Syrie en 2016, avant de pouvoir faire une demande de la nationalité française, explique leur avocate Marie Dosé, dans une interview accordée à l’hebdomadaire Le Point. Elle a donc saisi la justice pour exiger leur rapatriement en France.
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L’état de ces adolescentes est alarmant. Elles sont depuis quatre ans dans des camps en Syrie. L’une d’elles, traumatisée, ne communique pratiquement plus tandis que l’autre souffre d’une blessure au bras nécessitant une intervention chirurgicale. Leur avocate échange fréquemment avec elles via WhatsApp, et décrit leur situation comme une catastrophe. Elles ont d’autant plus besoin d’aide, car les femmes françaises qui s’occupaient d’elles ont été rapatriées, les laissant encore plus isolées.
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Malgré leur nationalité marocaine, les deux filles n’ont connu que la France et n’ont aucun lien avec le Maroc, pays qui a refusé jusqu’à présent de rapatrier ses citoyens des camps du nord-est syrien. L’avocate affirme que ces jeunes filles devraient être considérées comme victimes des décisions de leurs parents, qui les ont emmenées en zone de guerre avant qu’elles ne puissent acquérir la nationalité française.
Pour l’avocate, la France doit respecter la décision de la Cour européenne des droits de l’homme et examiner les demandes de rapatriement sous l’angle de l’intérêt supérieur de l’enfant.