La quête d’un bel avenir pousse Othman Beda à parcourir plus de 760 kilomètres en dessous d’un autobus de Tanger jusqu’à Fuengirola. « Je voulais simplement échapper à la mauvaise vie », raconte-t-il dans La Linterna. À son arrivée, il sera cueilli par les éléments de la Guàrdia Civil. « La première chose que j’ai rencontrée fut des policiers de la Guàrdia Civil, qui m’ont emmené au commissariat et dans un centre de protection, où c’est assez dur », ajoute-t-elle.
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Après cet épisode, la vie lui sourit. Huit ans plus tard, Othman a réussi la selectividad et a commencé la carrière d’Éducation sociale à l’Université de Jaén. « C’est le premier mineur étranger non accompagné qui entre à l’université dans toute l’Espagne », explique Expósito. Ce fut l’aboutissement d’un long processus. « […] Je suis passé d’un centre de Málaga à un autre de Jaén et, quand je suis sorti, j’ai fini dans la rue, vivant dans la rue, jusqu’à ce que je tombe sur l’association Málaga Acoge. Ils m’ont énormément soutenu quand j’ai décidé d’étudier, ce que ne fait pas celui qui devrait le faire, c’est-à-dire l’État, qui ne t’accorde aucune bourse, il est presque impossible qu’ils te l’acceptent », explique à COPE le jeune Marocain.
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Othman était à mille lieues d’imaginer qu’il allait entrer à l’université. « Quand je me suis présenté à la selectividad, dans ma tête, c’était que j’allais échouer et, le jour où la note est sortie, j’ai regardé et je ne pouvais pas arrêter de pleurer de joie », confie-t-il. Actuellement, le jeune Marocain vit à Jaén, dans une résidence universitaire qui est encore payée par l’association, « parce que l’État ne me permet toujours pas de travailler après 7 ans, je ne peux pas étudier et travailler comme mes camarades ». Il ajoute : « Et ils ne me concèdent pas non plus de bourses parce qu’ils me considèrent comme “indépendant”, ce que je ne suis pas, parce que je suis en détresse et sans famille ».
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Le jeune Marocain est fier du chemin qu’il a parcouru. « L’idée principale en quittant mon pays était de me chercher un bon avenir, pas concrètement étudier », reconnaît-il. Et de poursuivre : « Quand je suis arrivé à Málaga Acoge, ils ont parié sur moi, ils m’ont dit d’étudier, que je pouvais. Ils m’ont aidé, j’ai obtenu le baccalauréat et j’ai réussi la selectividad, tout s’est fait petit à petit ». À l’en croire, ses parents au Maroc « sont stupéfaits » par ce qu’il a réussi en Espagne. « Moi, petit, j’étais très turbulent et je n’étudiais pas, et maintenant ils m’ont vu dans le journal et à la télévision », se réjouit Othman.