« Le raï ne peut pas être marocain. Le monde entier sait que le raï est algérien », a déclaré à TSA Algérie Nasreddine Touil. Cette musique populaire fait également l’objet de dispute entre Oran et Sidi Bel Abbès. Nasreddine déplore une rivalité « inutile » algéro-algérienne qui peut profiter au voisin de l’Ouest. Il a rappelé qu’en 2008, le festival annuel avait pris ses quartiers à Bel Abbès. À l’époque, le Maroc avait lancé son propre festival international de la musique raï.
« C’est louche », suspecte Nasreddine Touil. Son regret, dira-t-il, c’est que cet événement soit réduit à un simple spectacle. « Le festival de Sid Bel Abbès, ce sont des soirées. À Oran, nous avions l’habitude d’organiser des journées d’études et des séminaires sur la chanson raï avec une forte présence de la presse, etc. À Sid Bel Abbès, c’est du spectacle », fustige cet ancien commissaire du festival de la musique raï d’Oran du début des années 1990 jusqu’en 2005.
Afin d’affirmer l’origine algérienne du raï, l’ACPPMO entend organiser de journées avec la participation de chercheurs du Centre de recherche anthropologie sociale et culturelle (Crasc) d’Oran. En parallèle, le festival du raï sera organisé. « Un grand colloque international qui verra la participation de grands chercheurs. De cette façon, on documente la véritable histoire du raï », a-t-il dit, ajoutant qu’avec le concours des journalistes, des écrivains et des chercheurs comme l’universitaire Hadj Meliani un livre sera consacré au raï.
« Beaucoup de gens ont travaillé sur la musique raï. Avec leur concours, nous ferons en sorte de publier un livre sur la base duquel, demain, des journalistes étrangers pourront travailler », projette Nasreddine Touil.