Au Maroc, la criminalité sous toutes ses formes est maitrisée, assure le ministère de l’Intérieur dans un récent rapport.
Perpignan contemplait lundi matin avec effroi les dégâts provoqués par les violences qui ont émaillé la nuit de dimanche à lundi après l’annonce du meurtre d’un deuxième Maghrébin, âgé de 43 ans, dimanche soir dans le centre-ville.
Les enfants des écoles du centre sont restés chez eux lundi matin à la demande des professeurs qui ont contacté les parents dès dimanche soir. Les débris, voitures, poubelles brûlées, les restes de vitrines et de mobilier urbain brisés ont été enlevés dans les petites rues du centre commerçant de la ville alors que sur les grandes artères des restes attendaient encore d’être enlevés.
Selon la préfecture, les pompiers sont sortis 100 fois dans la nuit, pour un total d’environ 50 voitures incendiées, tandis que des scènes d’émeute se sont poursuivis jusqu’après minuit. En début de matinée, des groupes de gardes mobiles patrouillaient autour de la place Cassanyes, dans le quartier Saint Jacques, théâtre depuis une semaine d’un face à face tendu entre communautés gitane et maghrébine après un premier meurtre, celui d’un jeune franco-algérien de 28 ans, battu à mort le 22 mai par un groupe de gitans.
S’exprimant à la radio lundi matin, Jean-Paul Alduy, sénateur-maire UMP de la ville, a lancé un appel au calme aux deux communautés, "d’autant que rien ne permet de dire encore qui a tué" l’homme d’origine marocaine, prénommé Driss, abattu de quatre coups de feu sur le pas de sa porte. Ce meurtre a été commis par un homme vêtu et coiffé de noir et qui a pris la fuite à pied, selon un voisin.
Les informations fournies en fin de nuit par la police font état de 37 mises en garde à vue sur un total de 47 interpellations, pendant les échauffourées de la nuit. Un nouveau bilan n’a pas encore été rendu public lundi matin. En fin de matinée, le maire a parcouru les rues commerçantes saccagées au cours des échauffourées de la nuit en appelant au dialogue les différentes communautés de la ville.
Interpellé par les habitants, notamment d’origine maghrébine, le maire a répondu : "on doit gérer ça par le dialogue". "Il faut que peu à peu, tous ensemble on retrouve le chemin du dialogue" (...) "si je n’étais pas optimiste, je ne ferais pas de politique, et je ne serais pas là à discuter dans la rue avec les gens, à me faire invectiver et insulter", a-t-il dit.
"On était dans une ville conviviale, où la grande mosquée en discussion est construite par un juif pratiquant, où jeunes de toutes origines chantaient et dansaient rap et salsa ensemble à la Casa Musicale, où le festival Ida y Vuelta (annulé cette année du fait des événements) permettait à tous de s’exprimer sur toutes les musiques chaque année", expliquait-il pour une télévision en pleine rue.
"Il y avait des tensions et de la misère, notamment dans le quartier Saint-Jacques", théâtre du face à face Gitans-Maghrébins depuis le meurtre de Mohamed Bey-Bachir, 28 ans, bastonné à mort par un groupe de gitans le 22 mai, a expliqué le maire, "mais les gens coexistaient depuis des années sans incident majeur dans cette ville conviviale".
Le maire a visité un par un tous les commerces saccagés, notamment dans la rue Foch, à deux pas de l’endroit où a été tué dimanche vers 19H00 Driss, 43 ans, un homme d’origine marocaine touché de quatre balles tirées par un homme cagoulé.
Afp
Ces articles devraient vous intéresser :