Pluies artificielles : Cinq sénégalais pour ouvrir les vannes

12 juin 2003 - 02h03 - Maroc - Ecrit par :

Au Maroc les sites où sont expérimentées les pluies artificielles se situent à haute altitude. En effet dans la zone d’expérimentation des pluies provoquées au Maroc qui s’étend sur un rayon de 200 à 250 km, les sites sont très élevés avec des altitudes allant jusqu’à 2 000 m.

D’ailleurs, la plus basse altitude avec ces sites mesure 1 200 m. Ce qui présente une différence de taille dans le domaine orographique. En fait le Maroc est caractérisé par un relief montagneux alors que le pays de la « Téranga » se distingue par la platitude de son milieu orographique, à l’exception du sud-est.

S’y ajoute une autre différence au niveau de la qualité des nuages entre les deux pays. « Au Maroc, les nuages qui apportent la pluie se déplacent du nord vers l’ouest, de l’océan vers les montagnes alors qu’au Sénégal, le système nuageux est différent dans la mesure où la formation des grains orageux se fait d’Est en Ouest ».

En outre, la partie marocaine dispose de 41 stations synoptiques, 5 stations maritimes, 3 stations de radiosondage, 5 stations radars et 2 stations de pollution de fond. Aussi, les différents sites pour les pluies artificielles sont reliés par des radios qui permettent aux responsables d’entrer en communication avec tous les opérateurs en même temps pour la direction des opérations.

Divers produits chimiques sont utilisés pour l’application de la recette marocaine qui fait tomber des pluies artificielles. Ils ont pour noms : l’acétone avec une capacité d’1 jusqu’à 200 litres, l’iodure de sodium entre 16,3 grammes et 3,260 kg et l’iodure de sodium entre 5,3 g et 1,060 kg. Aucune crainte n’est à déceler dans l’usage et les effets de ces éléments chimiques, d’après les techniciens.

Cependant, en attendant que ces produits fassent leurs preuves au Sénégal, Aliou Ndiaye, directeur de la météorologie nationale du Sénégal plaide, d’une part pour un « développement des réflexes d’anticipation chez les décideurs ». Et pour mieux faire face aux changements climatiques, M. Ndiaye milite en faveur d’une « politique de communication et d’explication en vue d’une forte adhésion des populations et d’une bonne compréhension des décideurs ».

D’autre part, l’Etat sénégalais a envoyé en stage au Maroc cinq agents de la Direction de la météorologie nationale (Dmn), pour une bonne exécution du programme des pluies provoquées. Ils seront accompagnés, à leur retour par leurs homologues marocains pour l’exécution des opérations au Sénégal. L’encadrement des Sénégalais par les Marocains est prévu pour les deux premières années de l’expérimentation du projet. Ensuite les Sénégalais devront prendre le relais à l’image de leurs collègues burkinabés qui ont suivi le même processus.

En tout cas, le ministre de l’Equipement reste convaincu que « la bataille du future est celle de l’eau ». Et pour la gagner, Mamadou Seck estime qu’il « faudra penser à des programmes de pointe ». Pour ce faire, le gouvernement a opté pour « un maillage serré et large dans les bassins de rétention ». Une manière pour l’Etat, du fait du manque d’eau, de « fouetter, un peu, la production agricole ». Le Burkina Faso, grâce à un soutien financier taiwanais de 4 milliards de francs Cfa, parvient depuis deux ans à juguler les difficultés causées par le déficit pluviométrique.

Le Quotidien, Sénégal

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