Dans cette vidéo, on voit plusieurs membres d’une famille de confession musulmane partager un repas, assis, sur des sépultures au milieu du cimetière multiconfessionnel d’Evere, dans la parcelle musulmane. Au menu : des bouteilles d’eau et un plateau de nourriture posés sur une dalle funéraire. Cette vidéo qui aurait été réalisée en juin dernier lors de l’Aïd al-Adha a choqué de nombreux internautes. Certains dénoncent un « pique-nique » dans un lieu de recueillement, tandis que d’autres parlent de « profanation ».
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Jointe par téléphone Véronique Levieux (PS), échevine à Evere, indique à 7 sur 7 qu’elle « avait déjà fait part de cette problématique à la directrice » de l’Intercommunale d’inhumation regroupant 12 communes bruxelloises, notamment Schaerbeek, Evere, Saint-Gilles ou Bruxelles, et qui lui avait assuré « qu’ils prenaient, à leur niveau, des mesures contre ce genre de comportement ». Isabelle Thomas, directrice de l’Intercommunale d’inhumation, se dit « choquée » par les images. Elle a toutefois tenu à préciser qu’il s’agit d’une pratique culturelle « propre à la communauté syrienne ». « Il ne faut pas faire l’amalgame avec l’islam. Cela n’a rien à voir avec la religion. En tant que responsable, on n’est pas d’accord avec ça, mais bon, ça fait partie de leur culture », a-t-elle assuré.
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La responsable des lieux ajoute : « C’est normal que cela choque. On est dans un cimetière multiconfessionnel, c’est la spécificité de notre cimetière, mais il y a des choses avec lesquelles on n’est pas d’accord. Ce qui prime, c’est le respect de tous ». Cette pratique enfreint les règles du cimetière, comme indiqué sur le site internet. « Veillons ensemble à faire du cimetière un lieu d’apaisement. Pour cela, merci de parler doucement, de ne pas marcher sur les tombes, ne pas prendre de repas, ne pas fumer », peut-on y lire.
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Ce genre de pratique s’est déjà déroulé au sein du cimetière. « On a déjà eu des cas comme celui-ci. Quand on le voit, on intervient et on leur demande de débarrasser. Malheureusement, le cimetière est tellement grand que nous ne sommes pas en capacité de surveiller tous les visiteurs. On n’est pas là 24 heures sur 24. Le week-end et les jours féries, nous ne sommes pas là non plus. Quand on n’est pas là, on ne sait pas réagir à distance. Pour ce cas-ci en l’occurrence, nous n’étions pas là », explique la directrice, assurant toutefois que des mesures sont prises pour éviter ce genre de comportement.
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Et de conclure : « On avait déjà vu ces images et on a fait le nécessaire par rapport à ça. On a des membres du personnel sur place. On a un agent de sécurité qui vient aussi. Quand les gens refusent d’obtempérer, on fait appel à la police, même si on préfère ne pas en arriver là, car c’est un cimetière, un lieu de recueillement ».