
« La France, je l’aime et je ne la quitte pas »
En ces temps de tensions identitaires, Chems-eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, réaffirme son amour pour la France, un pays à « identité plurielle » et riche...
Chems-eddine Hafiz, le recteur de la Grande Mosquée de Paris sort « Défaire les ombres : Islam, République et l’exigence de vérité ». Un « plaidoyer pour vivre pleinement la religion musulmane tout en s’inscrivant sans équivoque au sein du projet républicain français ».
« Les musulmans de France sont en danger ! Mon livre n’est pas le procès de la République, il est un appel à ce qu’elle prenne les mesures appropriées pour stopper cela. Elle doit se soucier de tous ses enfants, sans craindre de nommer les choses. Depuis que François Bayrou a qualifié le meurtre d’Aboubakar Cissé d’islamophobe, je m’autorise ce terme », a déclaré Chems-eddine Hafiz dans une interview accordée au Parisien, faisant ainsi allusion à la multiplication des actes islamophobes en France ces derniers mois, notamment l’assassinat de Aboubakar Cissé et de Hichem Miraoui, tous deux de confession musulmane.
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Commentant le rapport sur l’entrisme des Frères musulmans, dans lequel il a été mis en cause au sujet d’imams affiliés à la Grande Mosquée, il assure qu’il n’a aucun lien avec les Frères musulmans. « Je n’ai jamais été contacté par la police là-dessus ! Je n’ai aucune ambiguïté : j’ai toujours combattu l’islam politique, et je n’ai aucun lien avec les Frères musulmans. En créant un tel raccourci, ce rapport – dévoilé au lendemain de l’enterrement d’Aboubakar Cissé – fabrique un ennemi de l’intérieur : le musulman ».
Il dénonce l’amalgame entre islam et islamisme. Selon lui, le séparatisme existe en France. « […] Je l’ai dénoncé très tôt. Ceux qui disent le contraire sont dans le déni. Le résultat, c’est que les musulmans sont pris en tenaille entre l’extrême droite et l’extrémisme de cette minorité issue de notre propre communauté », estime-t-il, tout en faisant remarquer que les attaques contre les musulmans ont augmenté depuis 2021. « Les idées de l’extrême droite ont infusé, et d’autres partis leur courent après. Il faut un ennemi : le musulman », déplore l’ancien avocat.
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Par ailleurs, Hafiz réfute « fermement » le terme d’antisémitisme musulman. « Rien, dans notre corpus religieux, ne permet à un musulman d’être antisémite. Sous l’Occupation, la Grande Mosquée a sauvé des centaines de juifs en leur délivrant des certificats pour faire croire qu’ils étaient musulmans. Hélas, aujourd’hui, il y a des impulsifs qui s’en prennent aux juifs, je le condamne. Mais n’en faisons pas une vérité générale. »
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