Selon cette étude publiée lundi 15 septembre, la « musulmanophobie » est devenue un « phénomène répandu » en France. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 66 % des Français de confession musulmane confient avoir été victimes de comportement raciste au cours des cinq dernières années, contre 20 % de l’ensemble des Français. « Dans un cas sur deux, c’est la religion qui est identifiée comme la cause principale. Ces discriminations se manifestent dans tous les espaces décisifs de la vie collective : emploi, logement, école, police, services publics », explique la Grande mosquée de Paris. Dans le détail, 51 % des sondés déclarent avoir été au moins une fois victime de discrimination à l’embauche en raison de leur religion, tandis que 46 % l’ont été lors de la recherche d’un logement.
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La Grande mosquée de Paris appelle à « un sursaut face à la musulmanophobie », une « réalité que l’on ne peut plus contourner ni minimiser » et qui « sape les fondements mêmes de notre pacte républicain ». « La lutte contre la musulmanophobie n’est pas une revendication communautaire », mais « un enjeu de sécurité nationale et de cohésion républicaine », insiste l’instance dirigée par le recteur Chems-Eddine Hafiz qui invite chaque citoyen français « à se saisir de cette réalité, avec courage et responsabilité », car « on ne bâtit pas l’avenir de la France en laissant s’installer l’exclusion d’une partie de ses citoyens ».
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La Grande mosquée de Paris souligne l’urgente nécessité pour l’État, les responsables politiques et acteurs publics de « s’engager dans un plan national ambitieux et concret » avec « des mesures de contrôle et de sanction dans l’emploi, le logement et les services publics », « des formations renforcées pour les agents de l’État et les responsables d’entreprise », ainsi qu’une politique « claire et continue d’égalité républicaine ». A noter que la publication de cette étude intervient quelques jours après l’affaire des têtes de cochon retrouvées devant des mosquées parisiennes et franciliennes. Des voix s’étaient élevées pour appeler les autorités à faire de la lutte contre le racisme antimusulman « une grande cause nationale » et à « mobiliser en urgence les moyens humains et financiers pour éradiquer ce fléau ».