Le roi Mohammed VI a annoncé lundi, dans son discours de la Marche verte, son intention de « construire une flotte marchande nationale forte et compétitive », afin d’améliorer le commerce sur la côte atlantique.
Décidément, les autorités et industriels de la ville de Sète (sud de la France) ne veulent pas renforcer uniquement le trafic portuaire avec le Maroc . C’est une véritable coopération économique et culturelle qu’ils souhaitent.
Michel Mateu et Jean-Paul Simo, respectivement président et DG de la Chambre de commerce et d’industrie de Sète-Frontignan-Mèze, multiplient les visites aux ports de Casablanca et de Tanger depuis plus d’un an. La dernière en date a eu lieu début juillet. Un voyage auquel a également été convié François Commeinhes, maire UMP de la ville de Sète.
Ce dernier a rencontré, à l’heure où nous mettions sous presse, son homologue de Casablanca, Mohamed Sajid. « Cette visite a pour but de renforcer davantage les rapports entre les deux villes. Nous sommes intimement convaincus que la coopération économique doit être scellée par un rapprochement culturel », indique Commeinhes. Selon lui, cette coopération culturelle devrait notamment se traduire par l’organisation de festivals de chansons auxquels participeront des groupes des deux pays, expositions d’arts plastiques, théâtre...
Le président et le DG de la Chambre d’industrie et de commerce de Sète focalisent leur attention sur le développement des échanges commerciaux sur l’axe Sète-Tanger-Casablanca. Et ce, en renforçant les lignes fret et passagers entre ces trois ports.
« Depuis plus d’un an, nous rencontrons régulièrement les opérateurs économiques et les décideurs à Casablanca et à Tanger. Les négociations en vue de créer une ligne fret entre notre ville et le port de Casablanca sont bien avancées », souligne Mateu.
Lors de cette dernière visite, la délégation sétoise a rencontré, outre les autorités portuaires de Tanger et Casablanca, les directeurs des Centres régionaux d’investissements (CRI) des deux villes. Selon Simo, Sète ne se limite pas qu’au port, « puisque la Chambre de commerce et d’industrie de Sète-Frontignan-Mèze comprend 14 communes où il y a des industries et des opportunités d’affaires importantes ».
La création d’une ligne fret entre Casablanca et Sète permettrait, toujours selon Simo, de récupérer une bonne partie du transport routier de marchandises entre l’Europe et le Maroc. Pour illustrer ses propos, Simo explique que l’Espagne sera tôt ou tard obligée d’appliquer les règles communautaires en matière de transport routier. « Ce qui devrait amener les transporteurs routiers européens, qui préfèrent emprunter les routes espagnoles et prendre le bateau à Cadix ou Algésiras, à utiliser la ligne Sète-Casablanca, plus rapide en temps de transit », indique-t-il.
Pour rappel, le port de Sète dessert celui de Tanger depuis une trentaine d’années. Actuellement, une ligne est prévue tous les deux jours entre les deux ports. En été, une seconde escale est prévue à Nador tous les 4 jours. Deux armateurs assurent la traversée sur les deux lignes, à savoir Comanav et Comarit.
Sète & CFCIM
La Chambre française de commerce et d’industrie au Maroc (CFCIM) a signé en septembre dernier une convention de partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie et le port de Sète. L’accord officialise la domiciliation du port de Sète à la CFCIM moyennant un bail. Cette convention permettra, outre l’organisation de visites d’affaires pour les opérateurs des deux rives, une mise à la disponibilité des intéressés d’une adresse postale, de la documentation à la Chambre et dans tous les stands où la CFCIM est présente (France Expo, forums et salons).
Naoufal Belhgazi - L’Economiste
Ces articles devraient vous intéresser :