Carburants 50 ppm : une baisse en avril ?

24 janvier 2009 - 22h34 - Economie - Ecrit par : L.A

L’arrêtté n°1546 du 3 août 2007 du ministère de l’Energie, rendant obligatoire le respect de nouvelles caractéristiques des principaux produits pétroliers, est en vigueur depuis le 1er janvier. Date à laquelle la baisse des prix à la pompe devait être effective.

En même temps, cet arrêté ministériel stipule aussi que « le gasoil ordinaire continuera d’être commercialisé au moins jusqu’au mois de mars 2009 ». Une démarche visant « une réforme avec souplesse, afin de mieux la réussir », pour reprendre l’argumentaire de la ministre de tutelle.

Pourtant, le raffineur Samir s’y prépare depuis 2004 (date de la convention d’investissement de son projet de modernisation des installations de Mohammédia). En principe, il devait être prêt depuis novembre dernier. Et « la mise en services des installations devait se faire le 31 décembre 2008, au plus tard ».

Depuis, distributeurs et raffineur d’un côté et ministères des Affaires générales, des Finances et de l’Energie de l’autre, se renvoient la patate chaude. La question de la baisse des prix des carburants à la pompe est, par conséquent, maintes fois annoncée et maintes fois reportée.
Une chose est sûre, la situation actuelle n’arrange pas les affaires du raffineur.

En cause, la baisse maintenue ou stable du cours du baril, qui tourne autour de 40 dollars depuis quelques mois. Et le fait que deux de ses plus gros clients et grands distributeurs, Afriquia et Total, s’approvisionnent directement sur le marché international.

Raisonnement d’approvisionnement

Au-delà des querelles de chapelle que se livrent opérateurs et pouvoirs publics, la raison pour la non-répercussion de la baisse sur les prix à la pompe est partagée.

Selon les différents ministres en charge directement ou indirectement du dossier (Salaheddine Mezouar, Amina Benkhadra et Nizar Baraka), celle-ci s’explique par l’obligation d’adopter le raisonnement d’approvisionnement sur une année... Car, comme le soutient Mohamed Bousselemame, « bien que le cours du pétrole ait baissé de 72%, entre juillet et décembre 2008, la moyenne du prix du baril, durant la deuxième moitié de l’année, est de plus de 85 dollars ».

A en croire ainsi le directeur de la Concurrence et des Prix du ministère des Affaires économiques et générales, « le prix actuel reste au-dessus du prix d’équilibre de la compensation, fixé à 52 dollars ».

Par ailleurs, certains lobbies évoquent le décalage entre les commandes et les livraisons, pour justifier cette non-répercussion. Et l’argument est de taille : suivant la chaîne de production du raffineur, le carburant à la pompe est importé plusieurs mois avant sa commercialisation. « Les nouveaux tarifs entreront en vigueur avec la mise en place de la nouvelle structure des prix de reprise des produits pétroliers », répète Bousselemame. En mars ou avril ? Des opérateurs pensent qu’un arbitrage royal s’impose.

Source : L’Economiste - B. T.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Energie - Routier - Pétrole - Carburant

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : les auteurs d’infractions routières plus durement sanctionnés

Au Maroc, certaines infractions routières seront plus sévèrement punies. Tel est le vœu de la Gendarmerie royale qui mise sur la correction de certaines lacunes judiciaires.

Le Maroc, « future centrale » énergétique de l’Europe ?

À l’heure où la résilience face aux défis climatiques doit se renforcer, le Maroc nourrit des ambitions pour les énergies renouvelables, lesquelles font de lui un partenaire de choix de l’Europe. Il ambitionne notamment de produire 52 % de son énergie...

Transition énergétique : le Maroc sur la bonne voie

Dans un contexte difficile marqué par la crise énergétique et la flambée des prix, le Maroc est passé à la vitesse supérieure sur son chantier de la transition énergétique. Grâce à sa politique axée sur l’investissement privé dans le secteur, le...

Centrale de Ouarzazate : les dégâts déjà réparés suite au séisme

Le ministère marocain de l’Énergie a assuré que les infrastructures énergétiques n’ont subi aucun dommage lors du séisme d’Al Haouz, à l’exception de la centrale solaire de Ouarzazate où des dégâts « mineurs » ont été constatés et déjà réparés.

Énergie verte : partenariat entre le Maroc et l’UE

Le Maroc et l’Union européenne s’apprêtent à signer une alliance verte, qui permettra de renforcer les efforts du royaume dans la lutte contre le changement climatique.

Charbon encombrant : l’Europe se décharge sur le Maroc

Confrontée à une crise énergétique l’année dernière, l’Europe avait renoué avec l’exploitation du charbon. Aujourd’hui, avec la diminution de la demande en énergie fossile, le vieux continent opte pour l’exportation de grandes quantités de charbon, en...

Le Maroc va investir 90 milliards de dirhams dans l’hydrogène vert d’ici 2030

Le roi Mohammed VI a donné des instructions pour accélérer la mise en œuvre de la feuille de route nationale de production d’hydrogène vert et de ses dérivés. C’était lors de la réunion de travail sur les énergies renouvelables qu’il a présidée mardi...

Le Maroc doit-il s’inquiéter pour le sabotage des câbles sous-marins ?

Après le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2, le Maroc doit-il craindre celui des câbles sous-marins utilisés pour l’Internet ou l’électricité ?

Maroc : les autorités veulent imposer une réduction de la facture énergétique de 30%

Pour faire face à la hausse de la facture énergétique, les autorités ont demandé aux collectivités de baisser drastiquement la consommation de l’électricité des établissements publics et des réseaux d’éclairage public.

« Le Maroc deviendra le prochain hub énergétique »

Le Maroc est l’endroit idéal pour les investisseurs et deviendra le prochain hub énergétique. Ces mots sont de Yossi Abu, PDG de NewMed Energy, une société d’exploration, de développement et de production de gaz naturel et de pétrole israélienne qui...