Ce que propose la Banque Mondiale pour le Maroc

2 juin 2008 - 19h52 - Economie - Ecrit par : L.A

Croissance économique et sociale. Les institutions de Bretton Woods affirment de plus en plus nettement leurs intentions de collaborer étroitement avec le gouvernement du Royaume. La banque Mondiale entend peaufiner les ressorts de son partenariat avec le Maroc, en renforçant la stratégie de coopération décidée en 2005.

Souvent, les notes de politique générale sont préparées en étroite concertation avec les pouvoirs publics marocains, avant que la banque Mondiale n’officialise ses rapports tenus confidentiels à l’usage, pendant toute la phase de finalisation des données. C’est ainsi que le prochain rapport de l’institution bancaire est en cours de consultations avec les divers rouages de la décision publique dans le Royaume, avant d’être achevé et publié. Non seulement la BM entend peaufiner les ressorts de son partenariat avec le gouvernement marocain, en renforçant la stratégie de coopération évoquée dans le cas 2005-2009, mais elle est décidée à en étendre l’éventail des secteurs ciblés, en introduisant de nouveaux thèmes ayant trait à l’Agriculture, la réforme de la Santé, la protection Sociale et la Formation professionnelle et technique. En tout état de cause, le document final plaidant à la mise en place de conditions propices pour une croissance plus rapide et plus équitable, ne sera achevé et diffusé qu’après avoir pris en ligne de compte les suggestions de l’équipe actuelle d’Abbas El Fassi.

Alternance et mauvaise gouvernance

Les stratèges banquiers font preuve d’optimisme dans leurs constats généraux, en n’hésitant pas à reconnaître qu’au « cours de la dernière décennie, le Maroc a lancé les bases d’une remarquable transformation politique, économique et sociale avec une accélération marquée de réformes structurelles pendant ces dernières années ». Cette appréciation globale est confortée à la lecture des indicateurs économiques qui sont jugés « bons », mais atténués par la persistance des inégalités et de la pauvreté en raison de taux de croissance confinés dans une moyenne annuelle de 5% depuis 2001. « Il est possible de faire mieux sur les fronts économiques et sociaux », assurent-ils à la condition que l’équipe actuelle aux commandes du Royaume s’efforce d’accélérer la croissance pour maintenir le taux de chômage à un chiffre au plus bas niveau possible. « La tâche la plus difficile de la nouvelle équipe en matière de développement, est de maintenir des taux de croissance élevés, tout en comblant le fossé qui sépare les classes les plus prospères des classes pauvres et défavorisées ». Ce qui est possible à réaliser à travers les 3 messages stratégiques fondamentaux recommandés par la BM au Maroc : un taux de croissance supérieur à 6% sur les 10 prochaines années, privilégier une politique de développement « de meilleure qualité » pour atténuer les injustices de la coexistence persistante des « deux Maroc », et en dernier lieu, améliorer la gouvernance dont les indicateurs « se sont dégradés » entre 1998 et 2005. Ce qui, paradoxalement, coïncide avec l’avènement de l’alternance politique et de la transition démocratique dont il était, au contraire, attendu de bien meilleures performances.

Source : Gazette du Maroc - Benhamed Mohammadi

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Politique économique - Banque mondiale - Soutien - Banques

Ces articles devraient vous intéresser :

Bank Al-Maghrib valide le rachat de Société Générale Maroc par Saham

Bank Al-Maghrib vient d’accorder au groupe Saham la dernière autorisation requise pour le rachat de Société Générale Maroc.

Chèques sans provision : une aministie bienvenue au Maroc

Au Maroc, le service centralisé des amendes pour défaut de provision sur chèques a enregistré en 2022 559 918 incidents de paiement, soit une augmentation de près de 12 %, comparativement à l’année précédente. C’est ce qui ressort d’un rapport sur la...

Séisme au Maroc : les banques versent 850 millions de dh, Akwa Group 600 millions

Le Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM) vient de faire un geste conséquent pour venir en aide aux victimes du récent séisme qui a frappé le pays. C’est également le cas pour Akwa Group.

L’économie marocaine dopée par les MRE

Le dernier rapport de la Banque mondiale sur les migrations et le développement indique que 20 % des transferts d’argent de la région MENA proviennent des Marocains résidant à l’étranger (MRE).

L’Europe menace les transferts des MRE vers le Maroc

Inquiets de l’impact de la directive européenne encadrant la présence des banques étrangères sur le sol de l’Union européenne (UE) sur les flux des transferts des MRE, Bank Al-Maghrib (BAM), plusieurs banques, le ministère des Affaires étrangères et de...

L’Europe veut bloquer les transferts des MRE

L’Union européenne veut mettre fin au transfert de fonds des Marocains résidant en Europe vers leur pays d’origine via les banques marocaines présentes sur le continent.

Maroc : les nouveaux billets et pièces de monnaie dévoilés

Les nouveaux billets de banque et pièces de monnaie émis par Bank Al-Maghrib (BAM) sont entrés en circulation ce vendredi 24 novembre 2023.

La Société générale se sépare de sa filiale marocaine

Les négociations sont très avancées pour le rachat par le groupe Saham Finances, fondé et dirigé par l’ancien ministre de l’Industrie et du Commerce, Moulay Hafid Elalamy (MHE) d’une grande partie de la société générale du Maroc.

Amnistie fiscale au Maroc : un succès historique pour les avoirs non déclarés

Au Maroc, l’amnistie fiscale sur les avoirs non déclarés au titre de l’année 2024 permet de régulariser un montant record de 125 milliards de DH.

Les agences bancaires marocaines en voie de disparition

Bank al-Maghrib a annoncé la diminution du nombre total des agences bancaires sur le territoire du royaume, passant de 5 914 en 2022 à 5 811 en 2023.