Comment Rabat va révolutionner le concept de Zoo

21 mars 2008 - 21h16 - Maroc - Ecrit par : L.A

Beaucoup a été dit , écrit sur le futur nouveau zoo de Rabat. L’adossement, du moins initialement, au projet d’Addoha ainsi que les derniers ajustements n’ont pas, il est vrai, permis d’identifier les véritables dessous de cette affaire. Ni de cerner les engagements des uns et des autres. A vrai dire le projet n’a jamais été abandonné, bien au contraire.

Voilà un impressionnant chantier qui risque de combler l’offre de loisirs et même d’avoir un effet structurant à l’instar du projet Bou Regreg. Selon nos informations, les travaux pour la construction du nouveau parc zoologique de Rabat démarrent début juillet. Il sera réalisé sur une superficie de 50 hectares, derrière le complexe de football Moulay Abdallah à Rabat. Selon le calendrier arrêté, le zoo flambant neuf ouvrira ses portes au public en 2010. Pour prendre en charge cette opération, les pouvoirs publics ont créé une société anonyme à capitaux d’Etat, baptisée Société Jardin zoologique national.

Sa présidence a été confiée à Abdelâdim Lhafi, Haut commissaire aux Eaux et Forêts et à la lutte contre la désertification. Le coût global de sa réalisation est évalué à 800 millions de DH, financé à hauteur de 420 millions de DH, provenant du produit de la cession au groupe Addoha du terrain de l’ancien zoo, conformément à la convention signée en novembre 2006. Selon le montage initial, le groupe devait réaliser et livrer le zoo clés en main. Entre-temps, il s’est ravisé.

Construire un zoo n’est pas son métier, Addoha a donc préféré avancer les fonds. Le terrain de l’ancien zoo a alors été estimé à 420 millions de DH. Selon les premières estimations, le site choisi est proche d’un pôle urbain de plus de 9 millions d’habitants, dans un rayon de 100 km. Les conditions d’accès seront favorables avec une desserte maximale : une bretelle de l’autoroute et une gare Oncf seront construites à proximité du nouveau parc zoologique où l’on s’attend à recevoir entre 900.000 et 1,2 million de visiteurs.

Les recettes prévisionnelles devront atteindre 52 millions de DH par an pour un coût de fonctionnement estimé à 49,5 millions de DH. Cependant, le projet est différent des premières moutures. Même l’idée d’être accompagné par le Zoo de Vincennes (France) a été abandonnée. Les initiateurs ont décidé de concevoir un projet à l’image des grands chantiers structurants de la capitale (aménagement de la vallée de Bouregreg, la Corniche…).

Il a fallu donc s’inspirer du parc zoologique de Singapour. C’est dans cet esprit qu’un appel d’offres international a permis de choisir 13 consultants ayant des profils différents (zoologiste, paysagiste, sanitaire,etc.). Ils sont de différentes nationalités mais le chef de file est « Bernard & Harisson », celui là même à l’origine de l’ouvrage tant adulé de Singapour. L’architecte est international mais a l’obligation de passer par un cabinet local (Benchemsi). Le zoo doit remplir plusieurs fonctions : conservation des espèces, recherche universitaire et éducation environnementale.

Il est à rappeler que l’ancien zoo n’est pas abandonné. Les animaux ont été rassemblés dans une partie du parc afin de dégager de l’espace pour que Addoha puisse démarrer son projet. Ce qui a été fait. Le groupe a pris en charge les constructions pour animaux et verse 10 millions de DH par an à l’ancien Segma du Zoo pour le manque à gagner et l’entretien.

"Le futur Zoo comportera deux concepts, l’un de jour, l’autre de nuit (Safari). Le Zoo du jour sera composé de 98 espèces animales africaines, comprenant 730 spécimens. La collection animale actuelle sera enrichie par de nouvelles acquisitions. On construira une montagne de l’Atlas de 15 mètres de hauteur pour le mouflon à manchette, le singe, le magot…

Le projet prévoit la création d’une forêt tropicale à forte densité de végétation et la reconstitution de la savane africaine par l’introduction de l’éléphant, le guépard, le vautour…

Le Safari de nuit présentera 27 espèces animales essentiellement marocaines comprenant 170 spécimens. L’idée est d’observer des animaux ayant des activités nocturnes, non visibles dans un zoo classique."

Source : L’Economiste - Mohamed Chaoui

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