Malgré les incitations à l’auto-entreprenariat, les chômeurs préfèrent chercher un emploi salarié, révèle Bank Al-Maghrib (BAM) dans un récent rapport.
Un homme pressé qui ne compte pas ses heures. Rachid Azaoum, 32 ans, est, comme on dit dans le jargon, partenaire franchisé chez Quick Restaurants. C’est-à-dire qu’il gère en tant qu’indépendant l’un des restaurants de la chaîne de fast-food, celui de la porte de Namur à Ixelles. Mais il ne s’agit pas là de sa première expérience chez Quick puisque Rachid y a fait toutes ses classes. « Et je n’ai jamais vécu de discrimination lors de mon évolution dans la société », indique l’actuel franchisé.
Tout a commencé en 1993 pour Rachid, d’origine marocaine. « J’étais étudiant en marketing et j’ai bossé au Quick à la caisse, en tant qu’équipier », se souvient celui qui a troqué depuis l’uniforme pour le costume-cravate. Le parcours évolue ensuite : assistant-manager, premier assistant-manager, responsable, dans des Quick différents à chaque fois. « En 1999, on m’a proposé une fonction au siège... » Rachid est alors en charge du contrôle des normes d’hygiène et de qualité dans les fast-foods de la maison. Toujours un poste à responsabilités, ensuite, lorsque Rachid devient coordinateur Opérations (promotion et lancement de nouveaux produits) avant de devenir responsable Qualité.
« Mais mon but avait toujours été de diriger ma propre affaire, rappelle-t-il. Lorsque la possibilité de reprendre le Quick porte de Namur est apparue, j’ai sauté sur l’occasion. » Et depuis quatre mois, Rachid gère une équipe d’une trentaine de personnes, dont 24 équipiers.
« Quand tu te bats et que tu es motivé, il y a moyen de réussir, lance Rachid. Quick n’a en tous les cas jamais fait preuve de discrimination ethnique à l’embauche. La société a évolué avec la population. Elle est à l’image de la société civile. » Les autres entreprises privées ? « Elles devraient donner leur chance à des personnes issues de l’immigration afin que leur personnel puisse être à l’image de leurs clients. » Rachid Azaoum ne se leurre pas : « Dans le monde du travail, quand on est étranger, il faut toujours prouver plus. Même si, en ce qui me concerne, je dois avouer que j’ai surtout eu la chance d’avoir en face de moi des personnes qui ont su reconnaître mes compétences. A côté de cela, il faut se battre et se remettre en question en permanence. »
Par rapport aux témoignages qu’il entend à gauche et à droite, notre franchisé a du mal à définir les causes. « Les jeunes subissent de la discrimination, mais pourquoi ? Les événements internationaux négatifs jouent. En tous les cas, il faut pouvoir casser les barrières qui s’installent entre l’employeur et le futur employé. »
La Dernière Heure
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