Rachida Dati, une Marocaine Place Beauvau

13 janvier 2007 - 01h22 - France - Ecrit par : L.A

Rachida Dati vient d’intégrer le Who’s Who in France 2007. L’ouvrage intègre chaque année les personnalités les plus en vue dans l’actualité. Rachida Dati a misé sur le bon cheval : Sarkozy est donné favori à l’élection présidentielle française...

Ancienne employée de Lagardère et Elf, magistrate, la franco-marocaine se voit déjà en pôle position pour devenir première beurette de France, sitôt son mentor Nicolas Sarkozy élu. Mais la rude concurrence au sein du “pool maghrébin” de Sarko l’oblige à se démener dans les médias. Née en 1966 en France d’un père maçon et d’une mère femme au foyer avec douze enfants, Dati est pour ses aficionados le symbole de son volontarisme.

Ambitieuse, fière de son parcours, “carriériste”, disent ceux qui ne l’aiment pas. Rachida Dati préférerait être reconnue sur sa compétence. Elle combat les clichés. Ecrit-on qu’elle est chargée des “questions d’intégration”, elle corrige aussi sec : « Je m’occupe de la prévention de la délinquance. Ici, ce ne sont pas les Arabes qui s’occupent des Arabes ».

Son ascension fait quelques jaloux. Et quelques anxieux. « Sa nomination plaira à la presse, lâche un conseiller du ministre un peu inquiet. Mais plaira-t-elle aux Français ? ». En tout cas, Rachida a choisi la voie du combat politique “entre les deux rives” : La magistrate française offre ses services pour améliorer l’image du royaume chérifien, tout en regrettant que « le Maroc ne fasse pas appel à nous (...).J’ai toujours entendu dire au plus haut niveau de l’Etat qu’on était les bienvenus et qu’on était des Marocains. Tant que ce discours ne sera pas contredit, je continuerai à me battre pour mettre le pied dans la porte de ce pays ». Dans son bureau, Place Beauvau, raconte une journaliste, ses téléphones ne cessent de sonner : elle parle à son interlocuteur à la CNSS au Maroc pour le dossier bloqué d’une veuve, « on va pas faire intervenir Jettou pour ça quand même ». Son interlocuteur promet de régler le problème. Un autre coup de téléphone sur les lois de l’émigration à l’Assemblée nationale. Une autre sonnerie retentit, elle s’excuse...« C’est toujours comme ça, je bascule entre les affaires d’ici et de là-bas ».

L’intéressée ne cache pas l’attention dont elle est l’objet. Ni la crainte que lui inspire l’emploi. « Si c’est pour prendre des coups, je n’en ai pas trop envie », dit-elle au “Monde”, avec un brin de fausse timidité.

Pourtant, elle connaît la gauche : approchée par Bernard Kouchner, elle a figuré sur l’ébauche de liste Rocard aux européennes de 1994. Pour Sarkozy, cette promotion d’une femme issue de l’immigration est une aubaine face au PS qui l’accuse de machisme et le croit incapable de mettre en oeuvre sa “discrimination positive”.

Le Journal Hebdo

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