Staffan de Mistura lors de sa visite au Maroc en 2021
La démission en mai 2019 de l’ancien envoyé spécial pour le Sahara, Horst Koehler, a bloqué le processus de négociation en vue de trouver une solution au conflit au Sahara. Son successeur, Staffan de Mistura, désigné en novembre 2021, essaie de faire bouger les lignes, mais n’y arrive pas encore. Le Maroc et le Polisario, les deux parties au conflit, campent sur leurs positions respectives. Le Maroc a proposé un plan d’autonomie, alors que le Polisario demande l’organisation d’un référendum d’autodétermination, rappelle Europa Press.
Plusieurs événements ont rendu difficile la reprise des négociations. En novembre 2020, le Polisario a mis fin au cessez-le-feu de 1991 suite à une intervention des Forces armées royales à Guerguerat. La décision de Donald Trump de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara a conforté la position de Rabat qui a réussi à rallier à sa cause l’Espagne, l’Allemagne et récemment Israël. Tous ces pays considèrent le plan marocain d’autonomie pour le Sahara comme « la base la plus solide, crédible et réaliste » pour résoudre ce conflit qui dure depuis près de cinq décennies.
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La semaine dernière, De Mistura a achevé sa troisième tournée dans la région, démarrée quinze jours plus tôt. Pour la première fois, il a pu se rendre à Laâyoune et Dakhla, et rencontré le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita. Il a aussi assisté à New York, à la rencontre entre le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et le secrétaire général du Polisario, Brahim Ghali. Il était également en Algérie où il a échangé avec le président Abdelmadjid Tebboune et le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf, puis en Mauritanie où il a été reçu par le président Mohamed Ould Cheij Ghazuani.
Le début de sa tournée a coïncidé avec la visite au Maroc et en Algérie du responsable des affaires nord-africaines du Département d’État américain, Joshua Harris, qui a échangé à l’occasion avec les autorités des deux pays ainsi qu’avec Brahim Ghali, lors de sa visite dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf (Algérie). De Mistura doit produire un rapport sur l’évolution de la situation que Guterres présentera au Conseil de sécurité en octobre.