Saïd Taghmaoui : « Je suis en quelque sorte un petit Obama »

4 février 2009 - 00h47 - Culture - Ecrit par : L.A

De «  trahison  » à « Lost  » en passant par « House of Saddam », Saïd Taghmaoui ne cesse d’émerveiller son public par ses succès. Jeune acteur de 35 ans et issu de parents ayant immigré de la région de «  Haha  » du Maroc vers la France, Saïd Taghmaoui est aujourd’hui en tête d’affiche des grands films de Hollywood.

Vous présidez cette édition du Festival Agadir Cinéma et Migrations organisée dans votre pays d’origine, qu’est-ce que vous ressentez à la suite de cette désignation ?

C’est un sentiment magique. C’est pour la première fois que je préside un festival, je suis un jeune président. Toutefois je reste sérieux et discipliné. J’ai hâte de voir tout ce qui se passe.

On n’est pas là pour juger mais pour voir qui a mené son travail jusqu’au bout et surtout dans l’objectif de rencontrer les gens. C’est un lieu d’interaction, c’est là où les gens viennent et travaillent tous sur le même thème qui est l’immigration.

Et en ce qui me concerne, mes parents sont de la région de « Haha », ce sont des vrais « chleuh » qui ont immigré en France. Moi, j’ai immigré de la France vers l’Amérique. Alors c’est un sujet que je connais bien.

Trouvez-vous que le cinéma a réussi à poser les vraies problématiques de l’immigration  ?

C’est difficile d’imaginer un arbre sans racines. C’est pour cela que je crois que l’immigration est un sujet inépuisable. Il peut y avoir des thèmes très dramatiques et comiques en même temps. En général, on parle beaucoup plus de la douleur parce que c’est un peu difficile de quitter sa terre natale pour aller ailleurs. On immigre à la recherche d’une vie meilleure mais on se rend compte que c’est un autre monde. Toutefois, il ne faut pas confondre immigration et tourisme, c’est très différent. Il se peut qu’on soit fasciné par un pays lorsqu’on le visite pendant les vacances, mais quand on s’y installe on se rend compte que la réalité est différente. Je pense que c’est un thème de prédilection pour les cinéastes. L’un des premiers films que j’avais vu sur l’immigration c’était « America, America » il y a 15 ans. C’est un chef d’œuvre. Il constitue un bon thème pour le cinéma.

Vous avez immigré de France à Los Angeles, Comment avez-vous vécu cette transition  ?

Cette transition est une immigration. Cela peut constituer une inspiration pour un film. Ce n’est pas facile de quitter sa famille, sa terre, ses habitudes et de découvrir une nouvelle culture en essayant de s’y adapter.

Veuillez bien nous parler de votre expérience dans le tournage de la 5ème série de « Lost »   ?

C’est une expérience formidable, on était à Hawaï. Les conditions de travail étaient superbes, les gens étaient très gentils avec moi. Je suis un acteur de cinéma qui vient pour jouer dans un film télévisé, j’étais en quelque sorte un « guest ». J’étais fier de représenter le Maroc et du coup à Hawaï ils savent aujourd’hui où se trouve le Maroc.

C’est la plus grande série du monde et cette expérience a été un honneur et une chance incroyable. J’ai l’impression que cela va m’ouvrir encore des portes.

Et concernant votre rôle dans «  House of Saddam »   ?

C’était un très grand challenge. Parler de « Saddam Hussein » et de toute sa vie depuis qu’il a pris le pouvoir jusqu’à sa mort. Interpréter le rôle du frère de Saddam, « Barazan Takriti » était quelque chose d’exceptionnel pour moi. Mais c’était aussi une très grande responsabilité. Surtout que ce sont les deux meilleures chaînes du monde, BBC et JBO qui ont produit ce film. Elles étaient là pour témoigner. C’est pourquoi, il fallait produire un film sous forme de documentaire.

Sur quelle base faîtes-vous le choix de vos rôles  ?

Je fais des choix en fonction de ma culture, mes désirs et mes envies , mais surtout de l’âge. Au fil du temps, on change. Il faut savoir rester très honnête. Ma ligne de conduite c’est l’honnêteté artistique.

Et quoi de neuf pour Saïd Taghmaoui  ?

« Trahison » qui est un film sur le terrorisme et l’espionnage international. Dans ce film, j’ai participé avec Don Cheadel. Mon rôle dans ce film est l’un des premiers rôles principaux qu’on me donne à Hollywood. Ce film sera projeté le 4 février en Europe et dans le monde. Sans toutefois oublier mes deux films « Lost » et « House of Saddam ». Il y a un autre rôle de super héros que j’interprèterai dans un autre film. C’est en quelque sorte le genre de «  Super man ».

Et c’est pour la première fois qu’un Arabe interprétera le rôle d’un super héros américain. C’est une grande victoire pour l’amour et la tolérance. Je suis en quelque sorte un petit « Obama », alors on peut m’appeler « Saïd Obama ».

Source : Aujourd’hui le Maroc - Majda Saber

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Cinéma - Festival - Saïd Taghmaoui - Immigration - Los Angeles

Ces articles devraient vous intéresser :

Malade, Aïcha Mahmah expulsée par une clinique

Grâce à l’intervention du ministère de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication, l’actrice marocaine Aïcha Mahmah a été admise à l’hôpital mardi pour recevoir un traitement et subir une opération.

Rachida Brakni n’a pas forcément apprécié son tournage au Maroc

Rachida Brakni a partagé son expérience mitigée sur le tournage du film « Lonely Planet » (Netflix) au Maroc. Ce projet, qui l’a vue donner la réplique à des stars internationales comme Laura Dern et Liam Hemsworth, s’est révélé en demi-teinte pour la...

Des artistes marocains dénoncent

De nombreux artistes marocains dénoncent l’avidité des organisateurs de festivals à s’accaparer du cachet du chanteur en échange de l’inscription de son nom à l’un des évènements d’été. Ils appellent le ministère de la Culture à intervenir.

Gad Elmaleh cherche l’amour… même sur les applis

À bientôt 54 ans, l’humoriste et acteur maroco-canadien Gad Elmaleh est en quête d’amour, et il n’hésite pas à tenter les applications de rencontre.

Jamel Debbouze déclare sa flamme à Mélissa Theuriau

Jeudi dernier, la journaliste Mélissa Theuriau a fêté ses 46 ans. L’occasion pour son mari, l’humoriste franco-marocain Jamel Debbouze de lui faire une belle déclaration.

Les Marocains parmi les plus expulsés d’Europe

Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».

Décès de Bourhim Outfnout, figure majeure de la culture amazighe marocaine

Deuil dans le monde artistique marocain. L’artiste amazigh Bourhim Outfnout, de son vrai nom Abderrahmane Bourhim, est décédé à l’âge de 87 ans.

Tourné au Maroc, « Marie » clashé par le public

Les internautes ne sont pas tendres avec le film Marie, tourné à Chefchaouen (Maroc), qui cartonne pourtant sur Netflix depuis quelques jours.

Du nouveau sur le film Gladiator 2 tourné en partie au Maroc

Après une suspension due à la grève des acteurs de cinéma d’Hollywood, le tournage du film américano-britannique Gladiator à Malte reprend bientôt. Une partie du film a été déjà tournée à Ouarzazate, au Maroc.

Des Marocains réduits à l’esclavage dans le Lot-et-Garonne

Vingt travailleurs marocains ont été exploités dans des conditions indignes par une agricultrice du Lot-et-Garonne. Attirés par la promesse d’un contrat de travail et d’une vie meilleure, ils ont déboursé 10 000 euros chacun pour rejoindre la France.