Saïda Ibrahimi, la Marocaine du Dakar

31 décembre 2007 - 23h15 - Sport - Ecrit par : L.A

Saïda Ibrahimi, la première participante marocaine au Dakar, a donné une conférence de presse à l’ensemble sportif Mohammed V. La raison en est que le club, l’Association maghrébine du sport auto (AMSA) récemment fondée par la championne marocaine, a décidé d’honorer sa présidente pour une participation unique dans son genre. Une participation qui exige dextérité, endurance, condition physique à toute épreuve, témérité…autant de qualités que la championne marocaine a laissé paraître dans toutes ses participations tant aux circuits fermés que dans les différents rallyes auxquels elle a pris part.

Une occasion pour nous de jeter davantage de lumière sur cette Marocaine au caractère d’acier qui prend part au Dakar ; une aventure loin, très loin d’être une promenade de santé. Saïda est consciente de tous les risques (matériels et financiers) qu’elle encourt pour participer à une telle entreprise. Elle est même allée jusqu’à contracter un prêt d’une banque de la place pour couvrir les frais de participations.

Depuis qu’elle a été approchée par le Cabinet Royal, la fille d’Azrou met les bouchées doubles : « Cette sollicitude royale est plus qu’un honneur, plus que je n’espérais même dans mes rêves les plus fous. Je pensais faire la course sans assistance. Maintenant, je me suis procuré une assistance à prix fort pour faire honneur à mon pays et terminer, inchallah, le Dakar. Je sens que je suis investie de cette mission, celle de représenter dignement mon pays et mon Roi ! ».

Une grande première également pour Saïda : elle vient d’avoir le « passeport technique de la FIA (Fédération internationale) paraphé par un expert international qui a affirmé que c’est la première fois qu’il signe pour un véhicule marocain au rallye Dakar. Votre véhicule est fin prêt pour cette course d’endurance », affirme-t-il.

« Ce qui m’honore le plus c’est que le véhicule avec lequel je participe a été entièrement revu, revisité, « corrigé », monté par des techniciens purement marocains. Dites-moi, y a-t-il un motif de fierté plus grand ? Toute cette refonte a commencé le 20 novembre, un mois après, le véhicule est prêt pour la grande aventure.

Lorsque je le dis aux initiés, ils me répondent : c’est un tour de magie.
Ce témoignage d’un expert international rejaillit sur tout le sport automobile national », raconte-t-elle fièrement. Elle s’envole en compagnie de son coéquipier Ettoubaji pour Lisbonne demain pour les vérifications techniques. Le Dakar n’est pas une mince affaire. Rien n’est laissé au hasard. « Je voulais que le public marocain prie pour nous. » Représenter le Maroc est un fardeau trop lourd pour les frêles épaules d’une femme qui a, incorrigiblement, penché pour un sport où les risques sont légion.

« Mais que voulez-vous ? Lorsque les filles de mon âge pensaient aux poupées, moi j’optais pour des voitures. Ma défunte mère ne s’est jamais opposée à mon choix. Bien au contraire, elle m’a toujours encouragée. Après sa disparition, c’est mon mari qui a pris le relais. Et sans ses encouragements, je ne serai jamais là où je suis aujourd’hui », a-t-elle ajouté.

Comme dans le cyclisme lorsque le peuple marocain attendait l’arrivée de ses champions, Mohamed Ben Ahmed (alias Haj Bahloul) Mohamed El Gourche, Abderrahmane El Farouki (alias Farak), Gandora Lachab, Kaddour Mohamed, Abdallah Kaddour, Kriem (alias Gentex), le public sportif suivra avec tout l’intérêt requis l’évolution de Saïda Ibrahimi dans le plus grand rallye du monde. Faire partie du gotha mondial qui prend part au Dakar est une manière pour la Marocaine Saïda Ibrahimi d’écrire son nom et celui de son pays en lettre d’or sur les tablettes du sport automobile international.

Le Matin - Mohamed Mellouk

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Automobile - Rallye - Dakar - Femme marocaine - Saïda Ibrahimi

Ces articles devraient vous intéresser :

Au Maroc, le hijab plébiscité, les excès rejetés

Une enquête menée par la Fondation Menassat pour les recherches et études sociales révèle qu’une majorité de Marocains sont en faveur du port du voile dans l’espace public.

Une jeune Marocaine "lynchée" après avoir épousé un homme du Golfe

Le mariage d’une jeune femme marocaine avec un homme originaire du Golfe déclenche de vives critiques sur les réseaux sociaux. Des experts dénoncent une société encore profondément intolérante face aux unions mixtes.

Casablanca : du nouveau sur les circonstances du décès de trois femmes enceintes

On en sait un peu plus sur le décès de trois femmes enceintes dans une clinique privée de Casablanca lors de leurs accouchements par césarienne le 8 janvier 2025.

« Sexy ! » : le harcèlement de rue dénoncé par une tiktokeuse au Maroc

Une célèbre tiktokeuse vient de visiter le Maroc et elle en vient à la conclusion que c’est le pays le plus sexiste au monde. Elle a toutefois salué l’hospitalité marocaine.

« Épouse-moi sans dot » : un hashtag qui fait polémique au Maroc

Le hashtag « Épouse-moi sans dot » qui s’est rapidement répandu sur les réseaux sociaux ces derniers jours, a suscité une avalanche de réactions au Maroc. Alors que certains internautes adhèrent à l’idée, d’autres la réprouvent fortement.

Maroc : présenter un acte de mariage dans les hôtels c’est fini

L’obligation de présenter un contrat de mariage lors de la réservation de chambres d’hôtel au Maroc pour les couples aurait été annulée. Cette décision survient après la colère du ministre de la Justice, Adellatif Ouahbi.

Ramadan et menstrues : le tabou du jeûne brisé

Chaque Ramadan, la question du jeûne pendant les menstrues revient hanter les femmes musulmanes. La réponse n’est jamais claire, noyée dans un tabou tenace.

Les Marocaines pénalisées en cas de divorce ?

Des associations féminines sont vent debout contre la réforme d’Abdelatif Ouahbi, ministre de la Justice, imposant aux femmes ayant un revenu supérieur à celui de leur conjoint de verser une pension alimentaire à leurs ex-maris après le divorce.

L’actrice Malika El Omari en maison de retraite ?

Malika El Omari n’a pas été placée dans une maison de retraite, a affirmé une source proche de l’actrice marocaine, démentant les rumeurs qui ont circulé récemment sur les réseaux sociaux à son sujet.

Les Marocaines paieront aussi la pension alimentaire à leurs ex-maris

Au Maroc, les femmes ayant un revenu supérieur à celui de leur conjoint pourraient avoir à verser une pension alimentaire (Nafaqa) à ce dernier en cas de divorce, a récemment affirmé Abdellatif Ouahbi, le ministre de la Justice.