La bibliothèque communale de Saint-Josse pêcherait-elle par manque de pages sur la culture turque ou marocaine ? "Oui !", selon le Mrax (Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie). "Une hérésie !", répond-on en susbstance à l’administration. Histoire d’une étrange non-polémique.
Tout commence par une interview dans La Libre Belgique, le 16 mars 2007. Radouane Bouhlal, président de l’ASBL de la rue de la Poste (à... Saint-Josse), affirme que pas un ouvrage sur le sujet ne trône dans les rayonnages de la place Quetelet.
Des propos réitérés en nos colonnes : "J’ai vérifié via inventaire. C’est pire que ce que je croyais. Zéro bouquin sur la littérature, sur l’art turc. En octobre 2007, j’ai écrit à l’échevin de la Culture. Sans réponse. J’aurais voulu en discuter pour enclencher une politique ambitieuse". Et vlan !
Ahmed Medhoune (PS), l’élu incriminé, s’est fendu d’un recommandé. Le 2 juillet 2007. Pour réponse à la réponse, Radouane Bouhlal a précisé ne vouloir aucunement fustiger la commune "et moins encore le personnel".
Il aurait voulu y arriver qu’il ne s’y serait peut-être pas pris autrement. "À travers les mots clés Turquie, Turc ou Turque : 256 livrés répertoriés dont 31 à Saint-Josse ; 499 pour Maroc, Marocain ou Marocaine. Dont seulement 19, dans l’entité aux 150 nationalités", cosignait-il avec le directeur du mouvement, dans le Mraxinfo de septembre/octobre 2007.
"C’est un faux procès qui laisse présupposer qu’il y a intention de ne pas répondre à l’un ou l’autre besoin identitaire !", regrette amèrement le politicien. "L’affirmation est péremptoire et sans fondement. Et les fonctionnaires de la bibliothèque se disent très surpris que soit demandée la démonstration contraire dans le quartier même de la diversité."
Son argumentation ? Les 2.700 membres de la bibliothèque de quartier ("M. Bouhlal n’en est pas !") aux 37.000 livres ont accès à Vubissmart, la banque de prêts interbibliothèques. Le site, siège de romans, guides, récits de voyage, classiques (comme Ben Jalloun) etc., se fait, à l’occasion, lieu culturel.
Et si nul ne s’est jamais plaint de lacunes quelconques, Ahmed Medhoune a bien l’intention de "ne pas tomber dans des pièges communautaires".
Source : Libre Belgique - Guy Bernard
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