Au Maroc, les femmes continuent de subir toutes sortes de violence dont les cas enregistrés ne cessent d’augmenter au point d’inquiéter.
Dans un décor de culottes suspendues, trois femmes discutent ouvertement entre elles, sur une scène de théâtre, du sujet tabou de la sexualité féminine au Maroc. "Dialy", il m’appartient, il est à moi, s’écrie l’une d’elles, faisant référence à son vagin qu’elle nomme en dialecte marocain "tabboun dialy".
La pièce, inspirée des "Monologues du vagin" de l’Américaine Eve Ensler, est basée sur les témoignages de plus de 150 Marocaines, récoltés à travers des ateliers pendant sept mois.
"Dialy" (il est mien), est une rébellion contre les non-dits au Maroc, avec pour thème principal la virginité, sacrée aux yeux des Marocains, qui exhibent encore le pantalon entaché de sang la nuit de noces, afin de prouver que la mariée était bien vierge. Dialy, c’est aussi une révolte contre la ségrégation dont est victime le vagin, qui se doit d’être respecté, sans que différence soit faite entre celui de la bonne et celui de la maîtresse.
Les actrices jouent différents personnages au fur et à mesure que la pièce progresse. L’une d’elles s’écrie ainsi : "c’est ma féminité, je suis une femme et mon vagin m’accompagne partout où je vais. Au marché, à l’école, au hammam et même à la mosquée, donc il est mien..." .
La pièce, présentée en avant première en juin dernier, revient sur les nombreuses violations dont est victime la gente féminine. Une femme se fait par exemple sodomiser après quoi sa famille remercie Dieu parce qu’elle est encore vierge.
La présentation d’une cinquantaine de minutes, qui commence par une question au publique - "Comment appelle t-on l’organe sexuel féminin en (darija) dialecte marocain ?" - soulève une forte polémique au Maroc, où le parti islamiste au pouvoir prône un art propre.
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