Starbucks : Les non-dits derrière la fausse annonce de son retrait du Maroc

Récemment, la chaîne de cafés américaine Starbucks a démenti son retrait du Maroc suite à la campagne de boycott la visant en raison de son présumé soutien à l’armée israélienne. Cette annonce interroge.

La fausse annonce du retrait de Starbucks du Maroc en est réalité l’arbre qui cache la forêt. « Annonce de retrait ou pas, ou de crise, ce qui est clair c’est qu’il y a un malaise dans le secteur du commerce de proximité au Maroc. Le modèle économique n’arrive pas à suivre », assure Mohamed El Fane, président de la Fédération marocaine de la Franchise (FMF) auprès de Challenge. Selon lui, il y a une véritable nécessité de revoir l’impôt sur l’immobilier et l’impôt commercial. « Nous avons même sensibilisé la Douane vis-à-vis de la nécessité de baisser à moins de 30 % les droits sur les produits, car ce taux pèse sur les opérateurs qui, une fois installés au Maroc, ne trouvent pas un écosystème pouvant compenser leurs besoins, ils sont contraints d’exporter », explique-t-il.

La crise sanitaire de Covid-19 doublée des pics d’inflations de ces dernières années ont produit un impact négatif sur des enseignes comme Starbucks présentes dans un pays où le modèle économique demeure assez fragile. « Aujourd’hui il y a une véritable nécessité de mener une réflexion sur le modèle économique du commerce de proximité. À l’heure actuelle, il y a un grand décalage entre la vision de la Direction générale des Impôts et le ministère vis-à-vis de la réalité du marché », analyse El Fane, recommandant par ailleurs une étude à long terme, impliquant les professionnels concernés, et pouvant permettre d’avoir une vision réaliste et durable.

Le groupe Alshaya détient actuellement 18 cafés Starbucks sur le territoire marocain.