Les arêtes du coeur, « Tizaoul » en son titre berbère, de Hicham Ayouch a été sélectionné pour la prochaine édition du Festival des Films du Monde, prévue du 24 août au 4 Septembre 2006 à Montréal, dans la section « Regards sur les cinémas du monde ».
le film du jeune réalisateur reflète un drame social qui raconte l’histoire de Tafdnar, un petit village de pêcheurs près d’Agadir. Un coin du monde qui s’est arrêté de vivre il y a sept ans : la majorité des hommes sont morts en mer. Depuis, les femmes ont perdu des maris, des frères et des fils. Elles ne se sont jamais remises du drame qu’elles ont vécu. Mais elles doivent continuer à vivre, en l’absence des hommes. Ainsi la solitude les fait sombrer, mourir à petit feu. Amrar, le chef du village, a échappé à ce destin fatal qui s’est abattu sur le petit village. Alcoolique notoire, le vieil homme tente de préserver le peu de vie qui reste chez ces femmes seules et fatiguées de survivre, pire encore, de faire semblant. Amrar dirige alors la coopérative des moules. Il donne des cours de pêche aux enfants, façon de perpétuer la tradition. Chose pas aisée pour un homme, lui-même brisé.
Daoud, jeune homme du village, rescapé lui aussi, refuse de céder à cette situation désastreuse dont suffoque son village aimé. Son unique rêve est de sortir pêcher en mer. Le jeune Daoud est obsédé par tout ce qui s’y rapporte. La raison pour laquelle il passe son temps à s’entraîner et réparer une petite barque. Tout ceci se passe sous les regards d’une tribu paralysée par les mauvais souvenirs d’un passé dramatique. Mais Daoud s’en moque totalement : il veut vivre, comme cela lui plait. Ce qui le met en conflit avec Naïma, sa mère de substitution. Cette dernière a peur pour lui. A la cinquantaine, la dame a perdu son mari et son fils en mer. Depuis, elle hait la pêche et la mer. Que va-t-elle tenter pour dissuader Daoud de réaliser son rêve. Un rêve qui risquerait de lui coûter cher et qui réveillerait un ancien drame de tout un village ? Seul le film de Hicham Ayouch donnera la bonne réponse, dans une mise en scène jeune et pleine de suspense.
Al Bayane
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