Un Toulousain de 34 ans se meurt dans une prison au Maroc

27 mars 2020 - 10h00 - Maroc - Ecrit par : I.L

Incarcéré au Maroc depuis décembre 2018, dans le cadre d’un mandat d’arrêt délivré pour un dossier de violences conjugales, et ensuite de trafic de stupéfiants, le frère de Célia, un Toulousain, se meurt en attendant son extradition en France pour y recevoir des soins et échapper à une probable contamination au covid-19 dans la prison de Rabat.

Le calvaire de Célia, petite sœur de ce jeune Toulousain de 34 ans, a commencé lorsqu’elle a appris l’arrestation de son frère au Maroc. Depuis 18 mois, elle court pour réussir à le sortir de l’enfer de la prison de Rabat, connue comme “la pire prison du Maroc”. À bout de souffle, après avoir tout essayé aux côtés de son conseil, Me Alexandre Parra-Bruguière, elle ne sait plus à quel saint se vouer, rapporte le journal La Dépêche.

A l’étape actuelle, les choses s’empirent et au quotidien, l’on ne cesse de leur réclamer davantage de pièces pour finaliser le dossier d’extradition de son frère, affaibli par ses problèmes de santé, notamment de dysfonctionnements rénaux. Sans même évoquer le motif médical, on parle d’un délai de 6 à 8 mois pour un dossier d’extradition. Sauf qu’au Maroc, le dossier est bloqué, car l’administration est très lente.

"Pour une extradition, on a besoin de cinq signatures ministérielles et de mesures diplomatiques, notamment pour tout mettre en place avec les escortes. Je suis en contact permanent avec la direction des Affaires criminelles et des grâces du ministère de la Justice marocain, ainsi que le magistrat de liaison à l’ambassade qui a fourni beaucoup d’efforts. Mais même à deux, on n’y arrive pas”, confesse-t-elle.

Pour son avocat, il s’agit d’une volonté délibérée de ne pas le voir auprès de son client : “On m’a demandé un nombre incalculable de papiers que j’ai fournis et on me rétorque qu’il manque son numéro de dossier, alors même que seul le ministère marocain l’a en sa possession. Depuis six mois, je demande un droit de visite qu’on me refuse automatiquement. “J’ai la nette impression qu’ils ne veulent pas me voir là-bas”, estime Me Parra-Bruguière.

La crainte de Celia s’intensifie au fur et à mesure que l’on annonce les fermetures de frontières. Vu le manque d’hygiène à l’œuvre et l’état d’extrême fragilité de son frère, la Toulousaine n’a qu’une peur : le voir contracter le Covid-19. Connue désormais de plusieurs familles de détenus, elle envisage une bataille collective. Elle préconise par ailleurs un vol de rapatriement sanitaire en urgence avant que les frontières ne soient totalement hermétiques.

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