Sahara : le vrai point de discorde entre le Maroc et l’Espagne
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Pascal Torre, responsable-adjoint du secteur international du PCF chargé du Maghreb et du Moyen-Orient a signé une tribune à charge contre le Maroc et le roi Mohammed VI. Il y dénonce le « cynisme du pouvoir marocain » en réagissant à la marocanité du Sahara, aux tensions entre le royaume et l’Espagne ou entre le royaume et l’Allemagne.
« Le cynisme du pouvoir marocain vient d’atteindre un nouveau degré d’abjection. Dans une orchestration largement préparée en amont, les autorités ont volontairement relâché le contrôle des frontières laissant passer dans l’enclave espagnole de Ceuta près de 10 000 migrants, dont 2000 enfants, rêvant d’immigrer vers l’Europe. Rabat utilise la détresse sociale et la précarité de sa jeunesse, poussée par le désespoir, la misère qui explose et les inégalités croissantes, afin d’exercer des pressions diplomatiques sur les pays de l’Union européenne », écrit-il dans une tribune publiée sur le site du parti communiste français.
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Selon Pascal Torre, cet épisode, qui n’est pas nouveau, jette une lumière crue sur la réalité du régime du roi Mohammed VI qui, dans le sillage de Recep Erdogan, n’hésite pas à sacrifier son peuple, à faire du chantage aux migrants et à laisser planer le doute sur la coopération contre le terrorisme. « Cette provocation du Maroc à l’égard de l’Espagne s’explique essentiellement par la situation au Sahara occidental et par l’accueil récent, dans un hôpital près de Saragosse, du président de la République arabe sahraouie démocratique, secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, en convalescence après avoir contracté le Covid-19 », commente le responsable.
Il fait observer que « Rabat se croit tout permis » après la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara en échange de la normalisation des relations entre le royaume et Israël. Il accuse le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, d’avoir « multiplié les intimidations auprès des capitales européennes afin que celles-ci » marchent dans le sillage des États-Unis. Face au refus de l’Allemagne, « Rabat a suspendu sa coopération avec Berlin », affirme-t-il.
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« Les récents événements de Palestine, avec la destruction de Gaza, ont créé une certaine fébrilité, car l’abandon des Palestiniens par Rabat ne s’est traduit par aucune concession de la part de B. Netanyahou alors que l’opinion publique marocaine ne faiblit pas dans sa solidarité avec le peuple palestinien », expose le responsable.
Selon lui, l’agressivité marocaine s’explique aussi par le dévoilement sur la scène internationale de l’ampleur des régressions démocratiques. Il cite en exemple l’emprisonnement des journalistes Soulaiman Raissouni, Omar Radi, Taoufik Bouachrine, Chafik Omerani ou Imad Stitou. « Combien de temps encore, le gouvernement français va-t-il fermer les yeux sur les atteintes aux libertés, l’agressivité et l’expansionnisme marocain, facteurs de déstabilisation régionale ? », s’interroge Pascal Torre.
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