Une deuxième centrale éolienne pour le Nord

13 février 2007 - 00h00 - Espagne - Ecrit par : L.A

2,8 milliards de DH : tel est le montant du contrat pour la réalisation du projet de centrale éolienne de Tanger. Signé vendredi dernier entre l’Office national d’électricité (ONE) et la société espagnole Gamesa, le contrat prévoit le démarrage des travaux d’ici à fin février. Les travaux dureront dix-huit mois, et la centrale sera opérationnelle au cours du premier trimestre 2009. Elle sera construite sur une crête montagneuse entre les wilayas de Tanger et de Tétouan, sur les douars de Bni-Mejmel et de Dhar-Saadane.

Le financement sera assuré par la Banque européenne de l’investissement (BEI), qui apporte 915 millions de DH, la KFW, agence allemande de coopération financière pour un montant de près de 570 millions de DH, et un financement espagnol de 1,1 milliard de DH. Le reliquat, 228 millions de DH, est financé par l’ONE.

A la demande des bailleurs de fonds, des études environnementales ont été menées en vue de limiter les effets sur la faune locale. L’emplacement choisi permet ainsi de préserver les routes migratoires des oiseaux qui survolent la région. L’emplacement du parc éolien a même dû être déplacé de 200 mètres, selon l’ONE, à cause de la proximité d’un douar villageois. A noter que les pales et les aérogénérateurs, qui seront mis en place, sont du type à faible niveau sonore, de manière à limiter les nuisances. A noter que, selon l’ONE, ce parc permettra d’économiser l’équivalent de près de 120.000 tonnes de fuel par an, en plus d’éviter le rejet dans l’atmosphère de 470.000 tonnes de gaz polluants. Tanger accueille déjà un premier parc éolien, celui de Koudia Al-Baïda. Il est installé le long d’une crête du même nom, sur plus d’une dizaine de kilomètres. Il dispose de 84 turbines sur trois sites espacés. Il a commencé la production réelle d’électricité en septembre 2000 avec une puissance de 50,4 MW.

Le Nord est un lieu idéal pour l’installation d’éoliennes. La région se caractérise par des vents réguliers avec des vitesses moyennes de 10 m/seconde avec des pics enregistrés allant jusqu’à 20 m/seconde. Ces vitesses permettent une meilleure exploitation des aérogénérateurs qui, pour la plupart, ont besoin d’une vitesse minimum de 4 m/seconde pour commencer à produire de l’électricité. En ce domaine, l’expérience espagnole est édifiante. A quelques kilomètres de là, du côté de Tarifa, s’étend en effet le plus grand parc éolien européen. Des centaines d’éoliennes brassent le vent pour produire de l’électricité à moindre frais, ce qui fait de ce pays l’un des plus compétents en la matière.

Puissance

Le parc éolien de Tanger sera ainsi le plus grand d’Afrique avec 140 MW de puissance et une superficie de plus de 410 hectares. Elle est composée de 165 aérogénérateurs et de 550 kilomètres de câbles de connexion. L’appel d’offres pour la réalisation de ce parc éolien a été lancé en février 2006. En octobre de la même année, le contrat est attribué à Gamesa, entreprise espagnole dotée d’une solide expérience dans le domaine.

L’Economiste - Ali Abjiou

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Sujets associés : Espagne - Investissement - Tanger - Energie - Eolien

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