Madjida Maayouf : le rêve olympique d’une Marocaine devenue Espagnole

Née à Brarha d’une fatrie de huit frères et sœurs, Madjida Maayouf, 34 ans, a commencé à pratiquer l’athlétisme à Meknès au Maroc depuis l’âge de 12 ans, mais « a dû arrêter temporairement pendant environ cinq ans à cause d’une anémie sévère ». « Un entraîneur que je ne connaissais pas m’a fait m’entraîner le matin et l’après-midi et j’ai fini par tomber malade. Nous n’avions pas d’argent pour me soigner. J’étais international pour le Maroc dans les catégories inférieures mais la vie m’a amené en Espagne », confie-t-elle à Cadena SER.

Et d’ajouter : « J’ai passé deux mois à Getafe, puis j’ai vécu à Bilbao pendant presque un an et finalement je suis resté à Álava. D’abord à Vitoria, puis à Alegría à cause du prix de la location et maintenant j’habite à Salvatierra. Meknès et Vitoria ont une altitude similaire (600 et 700 mètres respectivement) ». Madjida Maayouf a obtenu un temps de 02:21 au marathon de Valence, battant le record d’Espagne détenu par Marta Galimany. Mais sa performance n’avait pas été validée parce qu’elle n’avait pas la nationalité espagnole.

À lire : Le Maroc « perd » encore une athlète au profit de l’Espagne

« Maintenant, je peux dire que je me sens plus Espagnole que Marocaine… Pour le moment, ce record ne compte pas comme un record d’Espagne, donc je vais devoir le refaire. J’habite ici, j’ai ma fille et ma famille ici et je ne retourne pas au Maroc. Quand j’y vais en vacances pour voir mes parents, je sais avec certitude que ma maison est à Salvatierra », a-t-elle ajouté, rappelant avoir été championne pendant trois années consécutives en cross et sur 1 500 m pour les catégories inférieures au Maroc.

L’athlète d’origine marocaine évolue désormais avec Asics. « J’étais au BM Bilbao Santutxu, où ils m’ont beaucoup aidé à avoir mes papiers. Maintenant, je suis avec Asics… Je n’oublie pas toutes les personnes qui m’ont aidé dans ce processus », explique Madjida Maayouf qui ne participera pas aux Championnats du monde à Budapest en août, mais « espère participer au semi-marathon mondial en Riga le 1ᵉʳ octobre ou au Cross-country européen à Bruxelles en décembre ». Mais son objectif, c’est les Jeux olympiques de Paris en 2024. « Je travaille dur pour ce rendez-vous et j’espère pouvoir réaliser ce rêve ».